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« Le public liégeois est un public de connaisseurs »

Culture Musique Portraits

Jeudi, à la Cité Miroir, Igor Gehenot se produisait en duo avec Amaury Faye dans le cadre du Mithra Jazz Festival. Entretien avec un pur talent.

Igor Gehenot, jeune trentenaire Liégeois vivant à Uccle, est considéré comme l’un des plus grands talents jazz belge. Ayant déjà pas mal parcouru le globe avec ses différents groupes ou en solo, il a posé jeudi ses valises à la Cité Miroir où il se produisait avec son acolyte Amaury Faye dans le cadre de Mithra Jazz Festival.

Igor, toi et le festival de jazz de Liège, c’est une longue histoire.

Effectivement. J’y allais comme spectateur depuis mes quinze ans. Et j’avais été marqué par un concert génial de Steve Houben et Richie Beirach. J’avais été très impressionné par ce festival et j’ai toujours rêvé de fouler un jour cette scène. J’y ai joué pour la première fois en 2009 avec le Metropolitan Quartet. J’y suis ensuite revenu avec mon trio et aussi plusieurs fois avec des groupes que j’accompagnais. Je pense y avoir participé cinq fois sur mon nom.

Le festival a évolué au fil des années.

Et le kif est toujours le même. J’adorais la formule au Palais des Congrès et j’apprécie aussi beaucoup la nouvelle mouture avec différentes salles.

Tu as joué jeudi à la Cité Miroir. Comment était-ce ?

Je n’y avais jamais joué et c’était top, les conditions étaient excellentes. J’ai été reçu comme à la maison. Le public a répondu présent et j’ai vraiment senti de bonnes vibes. Avec les éditions précédentes supprimées à cause du Covid, j’ai vraiment ressenti une synergie positive autour du Festival. Il y avait une énergie incroyable – aussi dans le village installé place Xavier Neujean – et c’était une bonne occasion de jouer devant de vieux potes et la famille.

Qu’est-ce que ça représente pour toi de venir en concert à Liège ?

Revenir jouer à Liège est toujours un challenge car certaines personnes connaissent ma musique. Je ne dois pas les décevoir et aussi proposer chaque fois de la nouveauté. Pour ce concert, avec Amaury, nous avons joué des standards mais aussi des morceaux brésiliens revisités ou encore Message in a bottle de Police.

Comment est le public à Liège ?

C’est un public de connaisseurs. Ils connaissent la tradition du jazz, notamment grâce à Chet Baker et Jacques Pelzer. C’est un public exigeant et terriblement agréable.

Le jazz est une musique tout à fait singulière et qui demeure résolument moderne.

Exactement, c’est une musique éponge par définition. Au cours de son histoire, elle s’est parfois greffée à d’autres et a su évoluer avec son temps.

Où joueras-tu prochainement ?

Dans deux semaines, je serai au Brussels Jazz Week-end. Cet été je serai aussi notamment à deux festivals, à Juan-les-Pins et à Saint-Raphaël. Je tourne beaucoup en ce moment, même plus qu’avant le Covid. J’ai l’impression qu’après ces deux années compliquées, les gens ont envie de sortir et du coup pas mal d’évènements sont organisés.

Tu es aussi sur deux gros projets.

Exact, un avec le pianiste français Amaury Faye avec qui j’ai joué jeudi au Mithra Jazz Festival et avec qui j’ai sorti un album sur le label Hypnote Records. Et je monte un groupe funk – mon premier amour était l’électro-jazz – qui s’appelle No Steam. J’espère jouer avec à Liège car je me suis beaucoup investi dedans. C’est un groupe pour faire danser les gens car je sens vraiment que c’est ce dont ils ont besoin.

Thiebaut Colot

Crédit photo : DYOD

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