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« Qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige, rien ne l’arrête ! « 

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Comparses d’entrainement, Aurore Pauly et Delphine Thirifays enchainent les exploits. Avant la participation d’Aurore à l’Ironman de Maastricht et celle de Delphine au championnat du monde de duathlon full distance, ces deux stakhanovistes de l’effort longue durée se prêtent au jeu de l’interview croisée pour #Liégeois.

Aurore et Delphine, comment se prépare-t-on pour un triathlon ? Et pour un duathlon ?

Aurore : Cela dépend de quels duathlons et triathlons on parle. Dans notre cas, ce sont des efforts de très longue durée. Cela implique de passer énormément d’heures à faible intensité pour travailler l’endurance. En plus de cela, il est évidemment important de faire des séances plus courtes et plus intenses en y ajoutant des intervalles, des fractionnés, du minutage et même des sprints. Vu les différentes disciplines à enchaîner, nous devons fréquemment travailler les enchaînement directs et indirects en réalisant les deux ou trois disciplines sur la même journée. Je pense que nous sommes toutes les deux d’accord pour dire que c’est le dernier enchainement – vélo-course – qui est le plus dur et c’est donc nécessaire de le répéter fréquemment pour habituer notre corps à courir après avoir pédalé. Les compétitions plus courtes sont aussi d’excellents entrainements pour nous donner du rythme et travailler les transitions.

Delphine : Le triathlon est une discipline très complète et exigeante. C’est primordial de s’entrainer dans les trois disciplines sans en délaisser une. Il faut également répartir la charge d’entrainement en fonction de la distance de course sur laquelle on s’aligne ainsi que, comme le souligne Aurore, de bosser sur les transitions pour habituer l’organisme à ce triple effort.

Aurore, comment est Delphine à l’entrainement ?

Aurore : Toujours en forme ! Sa motivation m’impressionne ! Elle fait toujours plus que prévu et avec une facilité déconcertante… C’est une coéquipière d’entrainement qui me tire vers le haut et me pousse dans mes retranchements. Je l’en remercie, d’ailleurs.

Delphine, comment se comporte Aurore à l’entrainement ?

Delphine : Elle est elle-même entraineur, sa méthode est toujours élaborée et réfléchie. Lorsque nous nous entrainons ensemble, elle est souvent la première à rouspéter et se plaindre si ça monte trop longtemps ou si les conditions climatiques sont défavorables (rires). Je suis davantage tête brulée qu’Aurore. Pour m’amuser, je vais parfois vouloir attaquer dans une côte tandis qu’elle a toujours ce côté bienveillant pour me rappeler de faire attention et d’être prudente.

Comment abordez-vous une grosse compétition ?

Aurore : Je pense que là-dessus, nous nous ressemblons. Nous nous entrainons, nous stressons et, la plupart du temps, nous sommes super étonnées par notre bon résultat. Delphine est fort anxieuse, elle ne se sent jamais prête – malgré ses entrainements bien costauds – et imagine toujours le pire. Et puis, finalement, elle réussit des performances dingues ! Visiblement, elle sait transformer son stress en excitation positive le jour J.

Delphine : Aurore a parfois tendance à douter à l’approche d’un gros objectif. Nous avons toutes cette impression que nous aurions pu être mieux préparées ou avoir fait mieux à l’entrainement. Mon amie est perfectionniste, elle a toujours su mettre un maximum de chances de son côté pour performer lors des grands rendez-vous, allant même jusqu’à se surprendre elle-même.

Quelles sont les qualités de Delphine qui lui permettent de briller dans une discipline aussi exigeante ?

Aurore : Sa principale qualité est, sans hésiter, sa ténacité. Qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige, rien ne l’arrête ! C’est la fille la plus passionnée et motivée que je connaisse. Elle a un mental d’acier, exacerbé en compétition. Même les chutes ne l’arrêtent pas !

Et quelles sont celles d’Aurore ?

Delphine : Il lui faut vraiment un objectif bien précis pour se motiver. Une fois celui-ci défini, elle est très rigoureuse et consciencieuse à l’entrainement. Elle parvient vraiment à respecter ses charges et son intensité à l’entrainement. Et cela s’avère déterminant pour la réalisation d’un objectif.

Quels sont les principaux axes de progression d’Aurore ?

Delphine : Elle n’a jamais été aussi régulière et motivée dans ses entrainements que depuis qu’elle a planifié son Ironman. Elle a vraiment progressé et évolué dans les trois disciplines. Je pense que la régularité et l’implication mises dans ses entrainements depuis le début de l’année portera ses fruits et qu’elle réalisera une top course.

Et quels sont ceux de Delphine ?

Aurore : Des progrès, c’est dur d’en faire encore alors qu’elle est championne du monde amateure. Surtout avec son nouveau job pour lequel elle preste de nombreuses heures, ce qui réduit ses possibilités de s’entrainer. Cependant, son nouveau job de coach dans un centre d’électrostimulations à Beaufays lui permet d’explorer de nouvelles techniques de musculation profonde et de récupération. Cela peut être un avantage dans sa préparation. En outre, elle se fait de mieux en mieux suivre par des professionnels de la santé, ce qui lui permet d’être équilibrée à tous les niveaux et de minimiser les risques de blessures.

Delphine a-t-elle une petite routine particulière ?

Aurore : Avant une compétition, Delphine se fait toujours masser, généralement 24 à 48 heures avant l’objectif. Et si la compétition est à l’étranger, elle dort avec son vélo !

Et Aurore ?

Delphine : Effectivement, je viens toujours me faire masser chez Aurore avant une compétition. C’est devenu un rituel d’avant-course. Aurore a toujours ce côté optimiste et positif qui sait me rassurer et me remettre en confiance avant d’aborder une compétition. Elle a d’ailleurs joué un rôle quant à l’aboutissement des objectifs que j’ai pu me fixer au cours de ma carrière. Par contre, la concernant, j’ignore si elle possède un rituel spécifique.

Thiebaut Colot

Adret & Ubac