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« L’écriture sublime le vécu »

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Avec « L’Afrique pour se perdre », Fabienne Zutterman signe un premier roman magistral et inspiré de son enfance au Congo. Rencontre avec une auteure liégeoise qui a de l’avenir.

Au mois de mai, Fabienne Zutterman a publié, à 57 ans, son premier roman « L’Afrique pour se perdre » qui rencontre un franc succès. « Depuis l’enfance, j’avais le projet d’écrire ce livre inspiré de trois années de ma vie », me confie-t-elle. « J’avais le sentiment d’avoir vécu quelque chose d’unique et je souhaitais écrire là-dessus mais c’était très dense et cela m’a pris près de neuf ans pour arriver au bout du processus. »

Le résultat est à la hauteur du temps consacré tant ce premier essai est un coup de maître. « J’ai toujours été attirée par tout ce qui est artistique et j’écris des poèmes depuis mes dix ans », continue cette Liégeoise pour qui « L’Afrique pour se perdre » est un condensé d’émotions. « Lorsque j’ai eu achevé ce livre, j’ai éclaté en sanglots. C’était l’accomplissement d’un rêve. »

« Je suis partie à l’aventure »

Largement inspiré de son histoire personnelle, « L’Afrique pour se perdre » rend hommage à sa maman, partie à l’aventure au Congo avec ses trois enfants. « Cet ouvrage n’est pas thérapeutique mais me permet de mettre en lumière ma maman tout en faisant la paix avec mon frère et avec moi-même », continue l’auteure qui raconte son histoire par le prisme de la petite Liz dont le regard fonctionne comme une caméra.

Très attachée au « beau langage », Fabienne a ciselé son texte. « Il y a une forme d’exaltation à produire un style de qualité », souligne-t-elle avant d’évoquer ses personnages. « Ils sont le fondement de l’histoire. J’avais l’impression qu’ils m’entraînaient avec eux, c’était terriblement excitant. C’était comme avoir une relation avec des gens créés par moi. » Et d’ajouter : « Je connaissais la fin du récit mais j’ignorais le chemin à prendre pour y parvenir. Je n’ai pas fait de plan, je n’ai pas été rigide. Je suis partie à l’aventure. » Comme sa maman, quelques décennies plus tôt en somme.

Vu le succès rencontré par ce premier roman, le futur s’annonce radieux pour Fabienne qui a déjà écrit une suite mais ne l’a pas encore soumise à son éditrice. « Et un troisième roman est en route », m’annonce-t-elle. « Je suis passionnée par la vie des gens. Si on vit intensément, la vie devient une œuvre d’art et l’écriture permet de sublimer le vécu. »

Thiebaut Colot

La Maraudière