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« Danser, c’est se remettre en question, aller au fond de soi* »

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La Mosa Ballet School a ouvert ses portes et replace Liège sur la carte mondiale du ballet de haut niveau.

« Plus qu’une école, une philosophie » est, en quelque sorte, la devise de la toute nouvelle Mosa Ballet School qui a ouvert ses portes à Liège début septembre et qui regroupe quatre-vingt cinq élèves de quinze nationalités différentes. Ces aspirants danseurs partagent leur temps entre l’école de danse et l’internat place Saint-Paul et l’Athénée Royal Charles Rogier Liège 1 pour leurs cours généraux.

Persuadés qu’il est possible de transmettre l’art du ballet au plus haut niveau tout en formant des élèves à s’écouter, se respecter et se connecter au monde qui les entoure, les fondateurs de ce projet ambitieux veulent former d’excellents danseurs mais aussi des individus conscients et solidaires. « Les valeurs de l’école sont l’excellence, la bienveillance et la collaboration. Car le but de la Mosa Ballet School est de donner une formation professionnelle prônant un rapport serein au corps, avec un renouvellement des méthodes d’apprentisages », précise le Bourgmestre Willy Demeyer sur les réseaux sociaux. « L’école a aussi une vocation sociale, thérapeutique, adaptée et inclusive afin d’être accessible pour tous. D’ailleurs, 30% des élèves ont bénéficié d’une bourse. » Et d’ajouter : « Merci à Benjamine De Cloedt d’avoir eu cette idée folle. Ce projet permet de réhabiliter l’ancien bâtiment de la Banque Nationale de Belgique et de faire rayonner Liège à l’international et dans le milieu de la danse. »

Avec 100 lits, 300 m² de miroirs ou encore 10 studios de danse, les installations du Mosa Ballet School sont un formidable écrin pour les passionnés de danse classique, une discipline qui « permet d’apprivoiser ensuite tous les autres styles pour ensuite évoluer selon ses envies, ses spécificités et ses aptitudes« , comme me l’avait expliqué Marie Doutrepont en février dernier.

La créatrice des Hivernales de la danse a évolué au sein du Ballet de Flandre, de celui du Capitole à Toulouse et du prestigieux Royal Ballet à Londres. « Ce furent cinq années magiques dans une des meilleures compagnies du monde. Les danseurs y sont perfectionnistes mais il y a moins de stéréotypes et davantage de liberté et de richesse dans la diversité qu’à l’Opera de Paris qui est plus cadenassé », se souvenait alors celle qui n’avait eu d’autre choix que de quitter la Cité Ardente. « Pour évoluer, il faut partir à l’étranger – en France, en Italie, aux Pays-Bas – car il n’y a pas vraiment de grandes écoles en Belgique même si celle du MOSA a vocation à devenir une école de haut-niveau. »

Nul doute que les quatre-ving cinq élèves du Mosa Ballet School sont désormais dans des conditions idéales pour rêver de se produire un jour sur les plus belles scènes du globe. Et placer Liège sur la carte mondiale de la danse classique.

Thiebaut Colot

Crédit photos : Willy Demeyer Facebook

N. B. : le titre est une citation de Marie-Claude Pietragalla.

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