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« J’avais toujours eu un peu ce rêve d’ouvrir un café rock »

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#Liégeois vous emmène à la rencontre de Damien Norre, le fondateur de Bist’rock.

Damien Norre, 42 ans et papa d’un petit Louis, a débarqué dans la Cité ardente un peu par hasard. « J’y ai trouvé un boulot et une coloc’ en vingt-quatre heures », se souvient-il. « Liège est une petite ville mais où il y a beaucoup à faire. Ca bouge vraiment au niveau culturel, il y a plein de gens ouverts et dynamiques et de choses à découvrir sans toutefois ressentir l’effet d’oppression inhérent aux grandes métropoles. »

Barman – notamment à l’Angevin place du marché – pendant de nombreuses années, ce Bordelais a, toujours un peu par hasard, ouvert Bist’rock, là où se trouvait auparavant le Bistrot Mentin. « J’ai appris que ce lieu était à reprendre et j’avais toujours eu ce rêve d’ouvrir un café rock », sourit celui qui, depuis longtemps, baigne dans l’univers rock, musical et underground au point de posséder son label. « Le rock est ma passion depuis toujours. Je suis tombé dedans assez jeune grâce à des concerts et des fanzines dans mon petit village où il ne se passait pas grand chose. Il fallait donc se bouger et c’est comme ça que j’ai organisé mon premier concert en 2002. »

Avec Damien, pas de chichis, de poses affectées ou de grandes théories. « Je ne souscris pas trop à ce concept des… concepts », rigole-t-il. « Bist’rock est un bistrot, un lieu simple, convivial, familial aussi, où les gens sont contents de venir discuter, boire un verre passer un bon moment. » L’étroitesse des lieux, savamment décorés avec des touches vintage, rendent l’établissement d’autant plus chaleureux. « C’est comme à la maison et cela devient vite une petite-grande famille. »

Néanmoins, Bist’rock se démarque d’autres cafés en proposant des concerts, des expositions diverses – « toujours exclusives et originales » -, de la décoration à la carte et une programmation musicale soignée. Damien a même apporté ses propres vinyles pour faire découvrir quelques pépites à ses clients. « J’aime bien les petits groupes indépendants », me précise-t-il en faisant couler deux espressos. « J’ai envie que les clients, les artistes, les habitués et les gens de passage se rencontrent, tissent des liens, créent des synergies. »

Les vernissages et les soirées DJ fonctionnent bien même si, avec les travaux, Damien regrette que la fréquentation du centre-ville soit en baisse et le passage rue Sainte-Aldegonde moins dense. « C’est une période délicate mais je reste confiant. Ce quartier se relève et est hyper agréable », souligne-t-il. « J’ai d’ailleurs davantage envie de m’investir dans la vie du quartier. »

A la carte, tous les classiques : alcools habituels, cocktails emblématiques – oui, contrairement à trop d’autres bars ayant, par snobisme, banni le mojito de leur carte, Damien s’amuse toujours à en préparer – et diverses bières. Parmi celles-ci, la Lupulus, la Bertinchamps, la Grisette ou encore la Badjawe dont Bist’rock est le relais pour Liège-centre. Depuis peu, ce sympathique Liégeois d’adoption a même lancé son propre breuvage houblonné, Raymondes. « Un clin d’oeil aux Ramones », glisse malicieusement mon interlocuteur. Une bière blonde et bio, brassée par La Brasserie Coopérative Liégeoise. « Raymondes a beau être punk, elle ne badine pas avec le goût ». Elle a déjà su séduire les amateurs, les premiers cartons s’étant écoulés comme des petits pains.

Alors si l’envie vous prend de venir boire une bonne bière en écoutant de la bonne musique – rock, cela va sans dire – dans une ambiance chaleureuse, n’hésitez pas à emprunter la petite ruelle Sainte-Aldegonde et à pousser la porte du Bist’rock : vous ne serez pas déçus.

Thiebaut Colot

Crédit photos : Bist’rock

KRS Logicistics