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« Un vrai beau moment de théâtre »

À la une Chroniques Culture Théâtre

Vendredi 27 janvier, les six comédiens de La course des géants récoltaient un triomphe au Centre Culturel d’Uccle et Les Brasseries Georges regorgeaient de gourmands gourmets.

Vendredi 27 décembre, le Centre culturel d’Uccle était comble pour la représentation de La course des géants. Il faut dire que cette pièce s’annonçait particulièrement exceptionnelle. Après le triomphe de son précédent spectacle Les Crapaux fous qui avait obtenu trois nominations aux Molières, Mélody Mourey signait un nouveau chef-d’oeuvre mélangeant la petite et la grande histoire : celle d’un jeune rebelle américain issu des quartiers populaires de Chicago et la conquête spatiale américaine sur fond de guerre froide.

Cette pièce est librement inspirée de faits réels – et proposaient d’ailleurs plusieurs images d’archives parmi lesquelles des discours de Kennedy et Nixon – avec les missions Apollo autour d’un personnage central, Jack Mancini, fictionnel mais dont le parcours est émaillé de vrais épisodes de vie vécus par de célèbres astronautes américains tels Neil Armstrong et Ken Mattingly. Très vite, on s’attache à ce « haut potentiel » abîmé par les vicissitudes de l’existence, passionné par la science et l’espace, et qui va surpasser les difficultés liées à sa condition sociale pour réaliser le rêve américain et intégrer la NASA.

Sur les planches, les six comédiens interprètent avec brio pas moins de trente personnages. Les tableaux s’enchaînent grâce une narration explosive et à une mise en scène ingénieuse et dynamique, les péripéties se succèdent, les années défilent. Les dialogues finement ciselés font mouche, les touches d’humour alternent habilement avec les épisodes d’aventure et les moments d’émotions. Avec virtuosité, les comédiens nous emmènent de 1960 au début des seventies, de Chicago à Houston, du rire aux larmes. L’excellente utilisation de sons et lumières, de projections vidéo et les décors simples mais efficaces achèvent de convaincre l’assemblée qui ne manque pas d’applaudir longuement les six formidables acteurs de cette pièce aboutie. « Un vrai beau moment de théâtre », me souffle ma voisine. « C’était presque comme assister à du cinéma sur scène », surenchérit un autre spectateur. Un véritable uppercut visuel et sensoriel pour une formidable réussite – comme en témoigne le Molière 2022 du comédien dans un second rôle remporté par Nicolas Lumbreras – qui témoigne de l’essence même du théâtre : réunir pour une paire d’heures comédiens et spectateurs dans un instant d’éternité où rien ne semble impossible.

Pour boucler idéalement cette soirée réussie, quoi de mieux que de s’attabler Aux Brasseries Georges toutes proches ? Etablissement emblématique et mythique de la célèbre commune bruxelloise, juste en face du Bois de la Cambre, cette « brasserie parisienne » continue de proposer une cuisine savoureuse dans une atmosphère à nulle autre pareille. Les amateurs de fruits de mer s’y régalent, les viandards aussi avec des steaks d’une infinie tendresse alors que les plus aventureux peuvent se laisser tenter par un délicieusement crémeux risotto aux Saint-Jacques. Le tout rehaussé par le cadre exceptionnel de cette institution et par un service aux petits oignons. Finalement, c’est simple la vie !

Thiebaut Colot

Crédits photos : DR et Sable

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