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Des étoiles plein les yeux

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Le Lac des Cygnes : un ballet toujours aussi magique dont la dernière représentation, mi-mars à Liège, fut à nouveau une totale réussite.

Ce mercredi 15 mars le forum accueillait le Lac des Cygnes, ballet le plus connu et réputé depuis plus d’un siècle. Si ce n’est pas le premier auquel j’ai la chance d’assister, il faut bien avouer que je reste novice en la matière donc loin de moi l’idée de partir dans des élucubrations à trois francs six sous juste pour faire genre « je m’y connais ».

Mais qu’en dire ? Par où commencer ?! Ceux qui n’y étaient pas pourraient se dire « pourquoi revoir ce grand classique qui a été manié et remanié à maintes reprises, qui a été vu et revu? Où diantre se trouve la modernité là-dedans ? » Je leur répondrais que c’est parce que c’est un chef d’œuvre qu’il est devenu l’Incontournable et qu’il est bien plus enrichissant que certains spectacles actuels dits modernes parfois tant épurés qu’ils en deviennent « vides » et d’une tristesse ahurissante. Toute la difficulté ne résiderait-elle pas justement dans le fait de « réinventer » un ballet qui existe depuis le dix-neuvième siècle et qui a été représenté des milliers de fois partout dans le monde ? Le challenge ne s’en trouverait-il pas d’autant plus ardu, la pression d’autant plus forte que l’attente du public est grande ? Personnellement, c’est comme ça que je le perçois et je peux affirmer du haut de mon mètre cinquante-trois (et demi) que le pari est, une fois encore, gagné et haut la main.

Ce soir-là, nous en avons pris plein les yeux et plein les oreilles. Car si les danseurs étoiles étaient parfaitissimes, l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège l’était tout autant. Le public – majoritairement féminin, on ne va pas se mentir – a été subjugué. Il faut dire que tout était tip top : les décors et jeux de lumières grandioses, les costumes chatoyants, les gestes des danseurs d’une précision et d’une grâce infinies et l’OPRL d’une justesse inouïe.

J’ai été émerveillée par les décors imposants qui nous immergeaient tantôt dans la forêt, tantôt dans le Lac (c’est le cas de le dire) ou dans la salle de bal, au gré des actes du spectacle. Ce mélange subtil d’onirisme et réalisme nous a plongés dans une sorte de rêve éveillé où, je vous l’assure, d’aucun de nous ne dormait tant le spectacle était captivant.

J’ai été en totale admiration face aux splendides costumes qui paraissaient aussi agréables à porter qu’à contempler. Bravo aux costumiers qu’on ne mentionne, cela dit en passant, pas assez à mon goût.

J’ai été enchantée par la gestuelle, la technique, la justesse, la beauté du ballet en lui-même. J’y ai vu les cygnes se mouvoir et me raconter leur histoire. D’ailleurs, pour vous resituer, en voici un petit topo. Dans le Lac des Cygnes, le grand Tchaïkovski – qu’on ne présente plus – met en scène la lovestory du Prince Siegfried et de la Princesse Odette. Le magicien Rothbart lui a jeté un sort : telle la Fiona des temps modernes – ou presque –, Odette se métamorphose en cygne la journée et ne redevient femme qu’une fois la nuit tombée. Seul un amour éternel la libèrera de cet ensorcellement. Lors d’un bal, elle rencontre Siegfried qui lui promet de l’épouser. Mais si cela était si facile, d’intrigue il n’y aurait point ! En bon magicien qui se respecte, Rothbart a plus d’un tour dans son sac et met sa propre fille (le cygne noir) à contribution pour éviter à tout prix qu’Odette n’échappe à son sortilège. Sacré filou, le Rothbart ! L’avantage est qu’il existe diverses conclusions à cette histoire, donc même étant un spectateur averti, vous ne sauriez prédire quelle sera l’issue de ce vilain jeu. Petite anecdote, saviez-vous que le lac n’est autre que le reflet du chagrin des parents d’Odette ? En effet, ces derniers ont tant pleuré à cause du mauvais sort d’Odette que leurs larmes ont fini par créer ce lac devenu célébrissime.

En guise de conclusion, je dirais que si mon argumentaire ne vous a pas convaincu (et oui, tout arrive !), c’est bien dommage. Dans tous les cas, allez voir par vous-même ce premier juin et vous nous en direz des nouvelles. À tous les coups, vous aussi serez charmés par ces professionnels haut de gamme !

Sable

Crédit photo : Sable

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