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« Raconter des histoires porteuses de sens »

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« J’ai toujours su, qu’un jour, je mourrai écrasée par un frigo tombé du ciel » : un tout nouveau spectacle joué pour la première fois ce vendredi 3 novembre au Théâtre Le Moderne à Liège.

Le Collectif Crustacés rassemble quinze jeunes diplômés de différentes écoles supérieures. « Nous étions en master lors de la crise du Covid et, conscients que l’avenir risquait d’être compliqué, avons eu l’idée de fonder un groupe rassemblant des personnes issues de différentes écoles et ayant différentes formations », explique Léa Dedeurwaerder. « Nous nous retrouvons une fois par mois pour échanger sur nos envies et nos projets et pratiquons une mutualisation des savoirs et des compétences. Nous créons du lien et des synergies mais dans ce groupe, chacun porte ses propres projets. »

Huit membres du Collectif Crustacés se sont réunis pour créer la pièce « J’ai toujours su, qu’un jour, je mourrai écrasée par un frigo tombé du ciel » qui retrace l’histoire d’une enfant, devenue adulte ou presque. Dans une petite ville dortoir, elle reconstitue un souvenir, celui d’un passé qu’il faut affronter, celui d’un divorce difficile et de son lot de cris et de coups. Accompagnée de Simon et Charlotte, ses deux amis imaginaires, cette enfant devenue adulte part à l’aventure dans un voyage mental absurde burlesque et onirique vers la chute de ce frigo qui, un jour, lui est tombé sur la tête.

« Au sein de la troupe, nous faisons tous partie de cette génération d’enfants de divorcés », explique cette Montoise de 26 ans. « Nous voulions traiter de ce sujet – le divorce et les violences intra-familiales – finalement peu abordé pour les enfants afin qu’ils sachent que cela existe et que c’est grave, qu’ils ne sont pas seuls. Nous voulions en quelque sorte libérer la parole et fournir des pistes de réflexion. »

Initialement, ce spectacle n’était pas prévu pour les enfants « Mais avec un personnage principal qui a huit ans, cela s’est imposé à nous au fil de l’écriture et cela nous a finalement ouvert le champ des possibles. Cette pièce est adaptée au jeune public et au tout public car elle propose un double niveau de lecture : poétique et métaphorique pour les adultes, burlesque et clownesque pour les enfants », détaille Léa. « Nous y défendons des valeurs mais nous n’y revendiquons rien. Nous y posons plutôt des questions que nous n’apportons de réponses. »

Un sujet douloureux traité par un angle lumineux et profondément absurde, à l’instar de l’imagination des enfants et une œuvre protéiforme comprenant des tableaux visuels, des personnages à la limite du clownesque et de la marionnette – une institution à Liège. C’est d’ailleurs à Liège et plus précisément au Théâtre Le Moderne que « J’ai toujours su, qu’un jour, je mourrai écrasée par un frigo tombé du ciel » sera joué pour la première fois, plusieurs membres de la troupe étant Liégeois. Du véritable spectacle vivant. « Ce que j’aime dans les arts de la scène, c’est la possibilité de raconter des histoires porteuses de sens, ce dialogue entre la forme et le fond, la beauté et la poésie qui peut enrober ce que l’on a à dire », conclut Léa.

Thiebaut Colot

Infos et réservations : J’ai toujours su, qu’un jour, je mourrai écrasée par un frigo tombé du ciel (utick.net)

Les membres du « Frigo » : Odile Artru, scénographe, conception des marionnettes et manipulatrice marionnettes, Arthur Carbillet, comédien, Chloé Clémens, dramaturge, Léa Dedeurwaerder, comédienne, Simon Delvaux, mise en scène et créateur son, Milène De Rua, créatrice lumière, Tatiana Strobbe, créatrice costumes, Adèle Sierra, autrice et comédienne, Jonas Wertz, mise en scène. 

Crédits photos : DR

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