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« Un tournage, c’est toujours un peu exceptionnel »

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#Liégeois vous emmène à la rencontre de Pierre-Yves Rosoux, véritable as du volant sur circuit ou devant la caméra.

Comme pilote, Pierre-Yves Rosoux est un expert pour choisir les trajectoires idéales. Depuis son adolescence, dans sa carrière, ce Liégeois a suivi une… trajectoire peu banale. « Je suis parti de l’école à 17 ans pour travailler à l’usine mais j’ai dix pouces », rigole-t-il. « Et j’ai toujours eu l’ambition de devenir pilote professionnel même si personne dans ma famille ne pratiquait le sport automobile. »

C’est cependant grâce à la… radio que Pierre-Yves arrive sur les pistes. Toujours étudiant, il bossait à côté pour une radio liégeoise et arriva assez tard sur le circuit karting. Comme souvent, le hasard des rencontres fait bien les choses, deux hommes n’étant pas pour rien dans la réussite sportive et professionnelle de Pierre-Yves : Luc Hoven et Fabien Van Ingelgom. Devenu pilote officiel de Radio Contact, cet as du volant enchaîne les courses, les virages, les victoires et les titres, en karting, en Clio Cup, en Peugeot Cup, en BTCS, en GT Light, en Fun Cup… « Je roule encore parfois en course. On ne se rend pas toujours compte mais c’est hyper technique et exigeant. Il faut constamment pratiquer et se remettre en question », assure-t-il. « Pour devenir un bon pilote, il faut être rigoureux et ne pas être fou. Il faut commencer par la base, ne pas être pressé, y aller par étape et avoir des moyens ou des sponsors. »

Véritable hyperactif, Pierre-Yves savoure les joies de la course automobile tout en étant également pilote de démonstration mais aussi moniteur en conduite sportive et défensive. « Les cours de glisse m’ont bien servi en compétition », sourit-il. « Le pilotage, j’adore, c’est une passion dont je ne peux me passer. »

Reconnu comme un expert dans son domaine, Pierre-Yves Rosoux enchaîne les collaborations et développe sa propre société. « Je suis toujours surpris qu’on fasse appel à moi mais je me suis promis de ne jamais dire non, j’ai trop bossé pour en arriver là », avoue-t-il. « Quand j’ai commencé dans le milieu, tout le monde rigolait. J’étais fauché mais j’ai bossé dur. » Jamais à court d’idées, il développe des formations en éco-conduite et e-Driving à destination des entreprises qui rencontrent un franc succès. « Avec mon staff, nous apprenons aux employés de ces sociétés à conduire économiquement. C’est encore plus impactant depuis l’arrivée des voitures électriques car elles ont une limite plus faible de kilomètres. »

C’est aussi devant l’écran que se retrouve cet insatiable pilote qui a participé à de nombreuses grosses productions : Lucy, 3 days to kill, Red 2, Taken, Cash, Taxi 4, Transporteur 3, Mission Impossible 7 et le dernier opus de Mission Impossible« Je n’avais jamais pensé poser un pied dans ce milieu. À mon époque, il n’y avait pas de réseaux sociaux, cela me semblait complètement inaccessible », confesse-t-il. C’est sur le tournage de Michel Vaillant, appelé en renfort par son ami Marc Duez, que sa relation avec le septième art démarre. « J’y ai rencontré des gens du milieu et tout s’est enchaîné. »

Sur les tournages auxquels il participe, parfois à l’autre bout du globe, Pierre-Yves officie parfois comme doublure pilote mais le plus souvent comme pilote de précision. « Mon rôle est de doubler les acteurs dans des voitures puissantes, de prendre des risques sans casser la voiture ou d’effectuer des manœuvres avec précision », minimise-t-il alors que, parfois, les risques sont conséquents. « Evidemment, il ne faut pas se louper. Je suis habité par une peur positive mais je suis tout de même formé pour cela. Et puis, il est possible de dire non, il ne faut jamais se laisser pousser à la faute. »

Alors que les quidams ne peuvent qu’imaginer l’envers du décor, Pierre-Yves découvre lui la réalité du cinéma. « Un tournage, c’est toujours un peu exceptionnel », reconnait-il. « Chacun est à sa place, le moindre grain de sable peut tout perturber. Dans mon cas, il y a des répétitions mais ceux qui m’engagent comptent sur mon expérience pour arriver immédiatement au résultat souhaité. » Et si Pierre-Yves prend son pied à participer à ces tournages ou à collaborer à des séries Netflix, il ne sait plus regarder des « films de bagnole »« Il y a trop d’erreurs, je les remarque trop facilement », rigole-t-il avant d’admettre que certains films évitent les écueils. « Ronin, avec Robert De Niro et Jean Reno, c’est du top boulot, il n’y a pas d’erreur. »

Des anecdotes, Pierre-Yves en a évidemment à la pelle. Des regrets beaucoup moins même s’il concède avoir du mal à être positif concernant sa trajectoire. « Je me demande parfois si je n’aurais pas pu faire mieux et devenir pilote d’usine », souffle ce passionné de golf. « Mon autre grand regret, c’est l’aviation. J’adore voler mais je manque de temps pour m’y impliquer davantage. » Néanmoins, le chemin parcouru est objectivement impressionnant et Pierre-Yves fait partie de ces Liégeois qui font briller notre belle région. Sur tous les fronts et les écrans, d’un coup de volant précis et avec enthousiasme, ce passionné continue de tracer sa route avec succès.

Plus d’informations sur Pierre-Yves : Profil | Pierre-Yves Rosoux, Consultant in driving techniques (pyrosoux.com)

Thiebaut Colot

Crédits photos : Avec l’aimable autorisation de Pierre-Yves Rosoux

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