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« Libérate »

Culture Expositions Littérature

Libérate : un poème de la romancière Nathanaëlle Pirard inspirée de l’exposition proposée à JM Dubuc Galerie by #Liégeois, au premier étage des Galeries St Lambert.

Depuis le quatre octobre dernier, JM Dubuc Galerie by #Liégeois a ouvert ses portes au premier étage étage des Galeries St Lambert. Fruit d’une collaboration entre la structure #Liégeois qui, notamment avec Liégeois Magazine, vise à promouvoir la culture dans la Province de Liège et l’artiste Jean-Michel Dubuc, cet espace de 500m² en plein coeur de la Cité ardente propose l’exposition Libérate et de nombreux évènements culturels gratuits.

Fort du succès rencontré depuis l’ouverture, ce nouvel espace culturel prolongera l’exposition Libérate jusqu’à la fin du mois de janvier et de multiples échanges avec d’autres artistes de différences secteurs se multiplient. Ainsi, la romancière Nathanaëlle Pirard a imaginé un spectaculaire poème directement inspiré des oeuvres exposées au sein de JM Dubuc Galerie by #Liégeois.

Un texte que nous vous livrons in extenso :

« Libérate, de Nathanaëlle Pirard

PLONGER.

S’enfoncer, s’enliser jusqu’au cou, enserré par ces branches crochues, descendre au fond de l’abîme, se fondre dans la folie à n’en plus exister.

Plonger dans le noir, l’humide, le glissant, le gluant.

Cœur qui s’étire, qui s’étiole, qui s’essouffle.

Rancœur qui t’épuise, t’affole, t’étouffe.

Chœurs puissants qui t’entêtent, requiem, chants funèbres.

Mœurs funestes, le « moi » qui se bousille parce qu’il se déteste.

Peur plurielle : l’autre, l’étranger, la solitude, le manque d’amour, ce que je ne connais pas et ce que je connais.

PLONGER.

Ne plus rien voir au dehors, ne plus rien sentir en dedans que l’immensité du vide.

Et descendre encore, jusqu’à toucher le fond.

Se laisser attirer par le mur, embraser par l’amer, embrasser par la mort.

Encore et encore.

Et puis SENTIR.

Le premier soubresaut parce que soudain, le vent chante dans les feuilles à les faire frémir. Parce que la caresse du soleil sur ma peau, la douceur de l’herbe à mes pieds picotés, la fragilité d’une violette.

Et sentir encore.

Le parfum du tilleul, la pluie sur une route qui doucement se réchauffe. L’odeur du soleil au creux de ton épaule. Celle des feuilles qui, sur le sol humide, tirent leur dernière révérence au milieu des champignons.

Et sentir aussi.

Ce doux frétillement au creux de ton ventre.

Cet élan qui prend sa source aux tréfonds du corps engourdi. Qui pousse en toi comme enraciné dans cet appel du vide, te pousse, toi, à te remettre debout, à plonger tes doigts dans la peinture, ta plume dans l’encrier, ton ciseau dans la chair du bois.

Cette voix qui te murmure à l’oreille : « Refuse tes noces avec la mort. » Crie à ton corps de se mettre en mouvement, de danser, à tes mains de claquer la peau tendue d’un tambour, d’accompagner la glaise sur un tour, de jeter sa rage et son amour en longs jets de peinture sur l’aluminium, ou, sur la feuille, en mots qui caressent et en mots qui claquent.

LIBERATE« 

Pour consulter le calendrier des différents évènements prévus à JM Dubuc Galerie by #Liégeois au cours des prochaines semaines, rendez-vous sur Liégeois Magazine ou sur la page Facebook de la galerie : Facebook.

T. C.

Crédit photo : Jérôme Degiovanni

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