De Mickey à Dragon Ball – chefs d’œuvre du dessin animé : une fantastique exposition au Château de Waroux.
Toutes les plus grandes figures du dessin animé ont pris leurs quartiers au Château de Waroux depuis le six décembre dernier pour l’exceptionnelle exposition De Mickey à Dragon Ball – chefs d’œuvre du dessin animé. Riche de 200 œuvres originales, de dessins et de celluloïds uniques, cette grande rétrospective retrace les grands moments d’un art qui a su allier – des débuts de Walt Disney à l’apogée de Hayao Miyazaki – créativité, technologie et engagement culturel pour devenir un pilier de l’imaginaire collectif mondial.
Dans le magnifique Château de Waroux, les visiteurs pourront admirer des documents originaux mettant en scène des personnages qui ont traversé les générations de Mickey Mouse, Bugs Bunny et Betty Boop à Tom et Jerry, en passant par des icônes japonaises comme Astro Boy, Goldorak ou Sailor Moon. Une véritable madeleine de Proust pour bon nombre de Liégeoises et de Liégeois et l’occasion unique de comprendre comment l’animation – secteur dans lequel s’illustrent des studios belges – est devenue un art universel tout en restant ancrée dans des contextes culturels variés. « Ces œuvres ne sont pas seulement des objets d’art, elles témoignent des changements de société, des rêves et des imaginaires collectifs de chaque époque », souligne Jean-Christophe Hubert, scénographe d’une expo qui propose une mise en scène immersive et pédagogique permettant de découvrir à la fois les coulisses techniques de l’animation et les grandes évolutions culturelles qui ont façonné cette discipline. Tout au long du parcours, des espaces thématiques mettent en valeur les collaborations entre l’animation nipponne et européenne, notamment avec des séries cultes comme Les Mystérieuses Cités d’or ou Ulysse 31, qui illustrent les échanges créatifs entre ces deux mondes.
Il fallait bien une exposition de cette envergure pour retracer la riche histoire du dessin animé qui trouve ses racines au dix-neuvième siècle dans des inventions qui cherchaient à donner vie aux images fixes, notamment le phénakistiscope, imaginé par Joseph Plateau en 1832, ou le praxinoscope de Charles-Émile Reynaud en 1877. Ces premiers dispositifs préparèrent le terrain pour l’émergence du cinéma d’animation qui se formalisa au début du vingtième siècle avec le film Humorous Phases of Funny Faces de James Stuart Blackton. L’apparition du celluloïd, innovation adoptée dès les années 1920, marqua une étape décisive et ouvrit la voie à l’âge d’or des grands studios américains.
Le plus connu d’entre eux est évidemment Walt Disney qui révolutionna l’industrie avec une quantité impressionnante de dessins animés devenu des classiques. Blanche-Neige et les sept nains fut, en 1937, le premier long-métrage d’animation en couleur tandis que des personnages comme Mickey Mouse et Donald Duck devinrent des icônes mondiales. Warner Bros, MGM et d’autres studios prirent le train en marche en développant des programmes humoristiques comme Bugs Bunny, Tom et Jerry et la Panthère rose. Tex Avery en profita pour s’imposer comme une figure incontournable du genre alors que dans les années 50, le duo Hanna-Barbera transforma l’animation avec des séries comme Les Pierrafeu ou Scooby-Doo, pensées pour être accessibles à un public familial sur le petit écran.
En parallèle, les Japonais s’appliquent eux aussi à investir massivement dans cet art. Avec Astro Boy en 1963, Osamu Tezuka, souvent surnommé « le Dieu du manga », inaugure une ère où l’animation nipponne s’impose comme un médium à part entière, mêlant influences occidentales et spécificités culturelles locales. Goldorak, Albator, Le Tombeau des lucioles, Le Château dans le ciel puis Dragon Ball et Sailor Moon achèvent de consacrer la qualité, la diversité et la richesse des productions animées venues du Pays du Soleil-Levant, exerçant une considérable influence sur la culture populaire.
Si l’humour est très présent dans les dessins animés, ceux-ci ont su aussi explorer des thématiques plus profondes en mêlant poésie, réflexion et engagement sociétal. « Cette diversité des œuvres et des approches révèle l’impact culturel du dessin animé, qui a su s’adresser aussi bien aux enfants qu’aux adultes, devenant un langage artistique universel », résume Jean-Christophe Hubert. Tout un monde à découvrir jusqu’au premier juin 2025 au Château de Waroux.
Plus d’infos : Château de Waroux — Chateau de Waroux
Thiebaut Colot
Crédits visuels : Château de Waroux