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Comment se porte l’emploi dans notre pays et plus spécifiquement en province de Liège ?
Eurostat a récemment publié des chiffres concernant l’emploi. Ainsi, le taux d’emploi a augmenté ces dernières années, 2024 marquant l’apogée de ces 20 dernières années. « Le taux d’emploi reflète le nombre de personnes qui ont un emploi, sans distinction entre le travail à temps plein et le travail à temps partiel, par exemple« , précise Emel Ozyasar, Directeur chez Acerta pour la province de Liège. « Le nombre de personnes qui ont ou n’ont pas d’emploi est une information pertinente. Après tout, un emploi est essentiel à l’indépendance financière et au bien-être mental. L’emploi favorise l’interaction sociale et donne aux gens la possibilité de s’épanouir. De plus, un travail qui a du sens apporte de la satisfaction. Outre l’aspect individuel, il existe un intérêt général : les personnes qui travaillent apportent une contribution financière concrète à la prospérité de notre pays. Un taux d’emploi supérieur profite donc à tous. Du moins, lorsqu’il s’agit d’emplois durables, c’est-à-dire avec un salaire raisonnable, des défis réalisables, un bon équilibre vie privée-vie professionnelle et une atmosphère constructive. Cela nous permet de rendre notre prospérité durable. » Certains points évoqués par Emel Ozyasar donnent à réfléchir : chaque emploi ne se vaut pas. Un constat qui ne cesse de se vérifier à l’ère de l’ubérisation du marché du travail, certains jobs n’offrant qu’une situation très précaire à ceux qui les occupent.
Pour son analyse, Acerta a limité la catégorie aux 20-65 ans car il s’agit d’un segment plus réaliste de personnes potentiellement occupées. Si le taux d’emploi est de 72,3% en Belgique, il existe de vraies disparités entre les régions et les provinces. La moyenne wallonne est de 67,1%. La province de Liège reste donc en dessous des moyennes de la Wallonie et de la Belgique mais, c’est notable, a enregistré une croissance alors qu’un phénomène de stagnation fut observé ailleurs et a augmenté son taux d’emploi de 8,68% par rapport à 2004 et de 7,25% par rapport à 2014.
Reste que si ces chiffres témoignent d’une bonne dynamique, il existe tout de même quelques enseignements moins positifs, notamment la stagnation du taux d’emploi chez les femmes. En effet, alors que le taux d’emploi chez les femmes entreprenait un mouvement de rattrapage, celui-ci semble retomber, l’écart entre les deux étant de 11,3% : à Liège, 70,8 % des hommes et 59,5 % des femmes ont été occupés en 2024.
Avoir un bon aperçu de l’emploi implique aussi de cartographier le taux de chômage. A Liège, le chomage a reculé et est même passé sous la moyenne wallonne (7,1%) avec un taux de 6,8% en 2024 ; considérablement plus bas que celui mesuré en 2014 qui était de 12,1%. « Les employeurs qui ont des postes à pourvoir ne peuvent piocher que dans quelques viviers : les jeunes diplômés, les chômeurs et les personnes inactives, ou ils peuvent jeter leur dévolu sur des personnes occupées ailleurs. Les chiffres en baisse du chômage à Liège et dans toute la Région wallonne révèlent que ce vivier est effectivement sollicité », analyse Emel Ozyasar. « De manière générale en Belgique, le taux de chômage est si faible qu’il reflète un marché de l’emploi en pénurie. D’autres indicateurs confirment cette pénurie. Prenons le taux de vacance : au dernier trimestre 2024, la Belgique comptait en moyenne 4,1 postes vacants pour 100 emplois, tandis qu’en Région wallonne, il s’agissait de 3,5 postes vacants pour 100 emplois – en comparaison, l’UE enregistre une moyenne de 2,3 postes vacants pour 100 emplois, de sorte que la proportion d’emplois pour lesquels il faut encore trouver preneur est beaucoup plus faible que chez nous.«
Des chiffres qui apportent un éclairage sur la situation actuelle mais qu’il faut combiner avec une analyse sociétale du pays et de la région tout en recontextualisant le tout dans un contexte européen et mondial.
T. C.
N. B. : Acerta a basé son analyse sur des chiffres issus de deux enquêtes : EU labour force survey – Microdata – Eurostat , Emplois vacants | Statbel
Crédit photo : Ville de Liège