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Les chiffres ne mentent pas : il existe un lien direct entre formation et travail.
Voici quelques jours, nous vous partagions les chiffres de l’emploi en Belgique et plus spécifiquement en province de Liège. Chiffres qui, s’ils sont loin d’être parfaits, révèlent tout de même une dynamique plutôt positive dans notre région.
Cette fois nous mettons l’accent sur la formation, à une période où le secteur de l’enseignement, secondaire mais aussi universitaire, s’inquiète des décisions prises en haut lieu quant à une baisse du financement de l’enseignement à différents échelons.
« Le savoir est une arme bébé, ne l’oublie jamais », rappait Stomy Bugsy dans le tube Mon papa à moi est un gangster. Une affirmation qui se vérifie à la lecture des chiffres fournis par Acerta dont l’analyse démontre l’impact du niveau de formation sur le taux d’emploi. Ainsi, les personnes ayant fait des études plus longues sont nettement plus susceptibles d’avoir un emploi. Les différences sont frappantes : à Liège, quelque 84,3 % des personnes les plus instruites travaillent, contre moins de la moitié (40,4 %) pour les personnes les moins instruites.
« Il est tout à fait logique qu’une personne qui consacre des années à une formation s’en serve plus tard dans le cadre de son travail. Un choix d’étude fait partie d’une vision plus large. Le lien entre la formation et l’emploi a toujours existé et ce, dans les deux sens. Il y a quelques générations, par exemple, la poursuite des études par les femmes n’avait rien d’une évidence, car le fait qu’elles travaillent en dehors de la maison n’avait rien d’une évidence non plus. Poursuivre des études uniquement pour se développer était (et est toujours ?) un luxe. Heureusement, nous vivons dans une société où les études ont été démocratisées et sont subventionnées », observe Emel Ozyasar, Directeur chez Acerta pour la province de Liège. « Mais, en soi, cela ne garantit pas que chacun se développe effectivement au mieux de ses capacités. Sortie précoce de l’enseignement, baisse des résultats aux examens, retard dans l’obtention du diplôme … sont autant d’évolutions auxquelles nous devons prêter attention. Les chiffres d’Eurostat confirment à nouveau l’existence d’un lien direct entre la formation et le travail et soulignent une fois de plus le rôle majeur d’un enseignement de qualité. Il est dans l’intérêt général de ne laisser personne de côté. »
Une analyse qui fait sens et qui devrait pousser à la réflexion. Les différents nivauxd’enseignement supérieurs jouent un rôle crucial et prépondérant dans le développement économique mais aussi social et citoyens de nos sociétés. En réduire le financement, et par conséquent le bon fonctionnement, changer de modèle à tout bout de champs, ne pas tenir compte des analyses de terrain ou encore ne pas anticiper des changements de paradigmes revient à réduire drastiquement les perspectives de développement futures.
Thiebaut Colot
Crédits photo et visuel : Stratis et Acerta