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« Ce festival va devenir mondial car le rire intéresse tout le monde »

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Festival International du Film de Liège : clap, dixième ! Sous le regard bienveillant de l’immense Jean Reno, invité d’honneur de cette édition anniversaire, la Cité ardente se transforme pendant cinq jours en véritable plateau de tournage à ciel ouvert. Un festival qui célèbre la comédie sous toutes ses formes et confirme la place de Liège parmi les capitales du rire et du cinéma.

Changement de décor : c’est cette année à la Mosa Ballet School que se tenait la présentation de cette dixième édition du Festival International du Film de Comédie de Liège. Un lieu superbe à la hauteur d’un festival qui ne cesse de grandir et dont la renommée dépasse désormais largement les frontières de notre Principauté.

La preuve : c’était à une légende vivante du cinéma que revenait la tâche d’ouvrir les festivités, Jean Reno. L’inoubliable interprète d’Enzo Molinari dans Le Grand Bleu, de Léon dans le film éponyme, de Godefroy de Montmirail dans la saga Les Visiteurs, de Pierre Niemans dans les deux volets des Rivières Pourpres, ou encore d’Ange Leoni dans L’Enquête corse, de Victor dans Nikita et d’Hubert Fiorentini dans Wasabi, est l’invité d’honneur de cette édition anniversaire du FIFCL, qui entend « prouver que la comédie est un art majeur qui répond à un besoin vital de partage et de liberté », selon Manuel Houssais, pour qui Jean Reno est « un acteur qui a su traverser les époques avec élégance et humanité ».

« Je suis très honoré et heureux d’être ici, car la Belgique me touche, ses actrices et acteurs aussi », confiait Jean Reno, venu expressément avec son épouse de New York – où il aime savourer de bonnes bières belges – pour recevoir un Taureau d’Or d’honneur lors de la cérémonie d’ouverture du FIFCL. « Ce festival doit grandir, mais à son rythme, pas trop vite, afin de ne pas perdre son humanité. »

Un festival qui met en avant un genre parfois sous-coté : la comédie. « Si je connaissais la recette pour réussir une bonne comédie, je serais sur une plage à Miami avec des cigares », rigole l’immense acteur aux origines andalouses. « Toutefois, c’est souvent grâce au mariage exceptionnel de celui qui écrit le film, de celui qui le filme et de ceux qui le jouent, comme quand Louis de Funès rencontra Gérard Oury. »

Celui qui aime beaucoup lorsque l’humour est mêlé à la futilité humaine rit de tout. « Pour moi, rire est un médicament, cela me fait du bien », reconnaît Jean Reno avant de gratifier l’assemblée d’une bonne blague. « Le Festival de Liège va d’ailleurs devenir mondial, car le rire intéresse tout le monde. »

Celui pour qui le collectif est primordial – « J’ai démarré au théâtre, en troupe. Pour moi, le groupe est important. C’est ensemble que cela marche », rappela-t-il – laissait ensuite la place aux membres du Jury international : Paula Malia, Amelle Chahbi, Marc Zinga, Théo Fernandez et Gilbert Melki.

« Je suis honoré, car c’est la première fois que je suis président d’un jury », mentionnait Gilbert Melki avant de remarquer que « si une comédie n’est pas drôle, c’est raté », tout en assurant qu’il n’y a « que dans la sincérité qu’on trouve la justesse dans la comédie ». Ravi d’être là pour « être avec les gens, regarder plein de films et partager », convaincu « qu’il ne faut pas avoir peur du ridicule, sinon on ne fait plus rien », l’interprète de l’inénarrable Patrick Abitbol peut compter sur des collègues investis, à l’image d’Amelle Chahbi. « Il est très important d’avoir un festival comme celui-ci, car il y en a très peu, alors que beaucoup de comédies sont pourtant regardées », pointait cette actrice, autrice et réalisatrice française, qui a démarré par le stand-up et à qui il tarde de découvrir les gaufres de Liège. « Il y a beaucoup de nuances dans les comédies, c’est un art primordial, car c’est très dur de faire rire. »

Un constat partagé par Paula Malia. « Parfois, les gens ne prennent pas la comédie au sérieux, pourtant c’est très difficile de faire rire », confirmait l’actrice et chanteuse espagnole. « Pour y parvenir, il faut notamment de l’honnêteté et une bonne histoire. »

« Je suis heureux et honoré de faire partie du jury d’un festival de comédie pour rendre à ce genre la place qu’il mérite », ajoutait Théo Fernandez, révélé dans la saga Les Tuches. « Au fond, la comédie incorpore du drame, alors que l’inverse n’est pas forcément vrai », analysait l’acteur belge Marc Zinga. « Je vais ici pouvoir satisfaire une curiosité, découvrir et m’instruire sur la mécanique du rire. »

Un jury enthousiaste et dans l’esprit de ce festival qui célèbre sa dixième édition. « Le FIFCL rassemble de beaux films et de chouettes invités. C’est une immense fierté pour nous, mais aussi pour toute la ville », reconnaissait Adrien François. « Le festival fait son chemin, continue de grandir, mais pas trop vite. »

Cette année encore, la programmation se révèle aussi dense qu’attractive. « Notre fil de conduite est toujours la comédie, et ce qui guide nos choix, ce sont les émotions », rappelait-il avant de conclure : « Les comédies sont passionnantes, car elles permettent d’aborder plein de sujets de société, de favoriser des échanges, de provoquer le débat. C’est cela qui nous passionne : la forme tout autant que le fond. »

Thiebaut Colot

Plus d’informations : « Mettre à l’honneur tout le spectre de la comédie » — #Liégeois

Informations, programmation et tickets : 10e Festival International du Film de Comédie de Liège – FIFCL

Crédits photos : Sonia Pecharroman Sorce

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