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« Un bilan très positif de ces cinq années »

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Le Trinkhall Museum fête les cinq ans de sa réouverture avec deux nouvelles expositions.

Cela fait désormais cinq ans que le Trinkhall Museum a réouvert ses portes en plein cœur du Parc d’Avroy. « Le bilan de ces cinq années est très positif », souligne Muriel Thies, active depuis 27 ans dans l’asbl Créahm et qui travaille depuis cinq ans pour le musée. « Le nombre de visiteurs ne cesse d’augmenter, que cela soit des écoles, des privés ou des étrangers venus notamment d’Allemagne et des Pays-Bas. En outre, nos expositions gagnent en reconnaissance et, nous-mêmes, nous sommes contents d’évoluer à chaque exposition. »

En cette période troublée où l’individualisme et la loi du plus fort semblent être devenues des valeurs cardinales, le modèle de fonctionnement du Trinkhall fait plus que jamais sens. « Bien sûr, il a toujours existé une démarche politique et sociétale à notre projet », confirme notre interlocutrice, le musée ayant la volonté farouche de « défendre la puissance expressive des mondes fragiles ».

Cinq années fêtées au travers de deux expositions : Un Monde à soi d’Ines Andouche et l’exposition collective Mélancolies. « L’exposition monographique d’Inès Andouche installée au rez-de-chaussée est très colorée », précise Muriel. Résidente au Centre de Hemptinne, celle qui a passé son enfance au Congo travaille d’après modèle. « Faune sauvage, poissons exotiques, végétaux, objets du quotidien, diables, mariés ou cavalier solitaire : tout est déconstruit et remonté. Se révèlent alors, comme muettement, le fonctionnement du monde, l’articulation ou la disjonction des éléments. Les choses sont comme mises à plat ou mises à disposition. Les couleurs – franches, vives, tranchées – participent de cette même opération de révélation du réel et de ses composantes », présentent les membres du Trinkhall Museum.

Mélancolies est la nouvelle conséquente exposition collective qui réunit 27 artistes. Conçue comme une libre déambulation, elle offre aux visiteurs la succession de petits cabinets aux différents artistes, espacés par des œuvres uniques synonyme de respirations. Des habituées du Trinkhall comme Ronnie McKenzie, Pedro Ribeiro et Yohan Geenens sont ainsi exposés. « C’est chouette de voir l’évolution de chacun », sourit Muriel. De nouveaux artistes comme Ashley Anjuyn font aussi partie de cette exposition qui met également en avant la relation particulière entretenue avec les ateliers de Zandberg à Courtrai. Et bien évidemment, le Musée idéal d’Alain Meert et la Cabane de Pascal Tassini, en place depuis 2020, continuent de matérialiser tant la définition et l’action du musée que le dispositif de création en atelier. « Toutes les expositions du Trinkhall Museum témoignent de l’engagement artistique et culturel, mais aussi politique du musée. Avec Mélancolies, le Trinkhall affirme avec une détermination continuée son implication auprès des mondes fragiles ainsi que la nécessité, plus que jamais impérieuse, de résister, fût-ce modestement, en notre lieu, aux vents mauvais qui soufflent sur le monde », résume l’équipe du Trinkhall.

Outre les expositions, de nombreux événements viendront émailler les prochains mois au Trinkhall pour favoriser l’inclusion, la création, les rencontres et démontrer avec force que contrairement à ce que certains laissent entendre, la culture est essentielle. « Nous sommes heureux de fidéliser nos visiteurs et nous espérons que cette nouvelle saison sera riche en visite et nous permettra d’attirer un public qui n’est encore jamais venu au Trinkhall », conclut Muriel.

Thiebaut Colot

Plus d’infos : TRINKHALL MUSEUM

En savoir davantage sur le Trinkahll Museum : « Un musée d’art contemporain riche d’une collection internationale de plus de 3000 œuvres » — #Liégeois

Crédits photos : Muriel Thies

Adret & Ubac