Facce nere : comédie musicale urbaine et mémoire vivante 100% liégeoise produite par Radio Prima jouée au Théâtre Le Moderne ces 26 et 27 septembre.
Initié en 2016, le projet Facce nere est né de la rencontre entre Romina Carota, installée à Liège, et les sœurs Buccione, originaires de Pescara en Italie. Descendantes de mineurs italiens immigrés en Belgique, victimes de la tragédie de Marcinelle et de la silicose, elles ont choisi de conjuguer leur engagement afin de faire vivre le devoir de mémoire et témoigner des blessures laissées par cette histoire dans leurs familles.
L’œuvre dépasse le cadre d’un simple spectacle. Elle se présente comme une expérience immersive et multidimensionnelle, mêlant comédie musicale urbaine, théâtre action, exposition photographique et documentaire, abolissant les frontières classiques de l’espace et du temps pour plonger le spectateur au cœur de l’histoire. Son objectif est de sensibiliser le public aux dérives humanitaires du capitalisme, d’hier comme d’aujourd’hui, tout en racontant une histoire d’amour véritable.

Le projet se compose de plusieurs éléments complémentaires. L’exposition Le bois des souvenirs, réalisée par le photographe italo-japonais Max Pelagatti, introduit le spectateur à l’univers de la mine et de ses travailleurs. Le documentaire de Romina Carota, conceptrice et auteure du projet mais aussi auteure de deux livres et productrice et animatrice de l’émission « Résilience 2.0 » sur Radio Prima, apporte un éclairage historique et personnel sur cette mémoire collective. La comédie musicale urbaine, interprétée par des artistes liégeois de renom, s’accompagne de scènes théâtrales qui transportent le spectateur au jour de la catastrophe, le 8 août 1956.
Dès leur arrivée, les spectateurs sont invités à participer à un jeu concours et à explorer l’exposition photographique, qui prend vie grâce aux danseurs et à l’apparition d’un homme grimé en mineur. La salle principale symbolise la descente dans la mine, où bruits assourdissants et obscurité installent l’atmosphère. Les interludes musicaux et théâtraux, ponctuant la projection du documentaire, traversent le temps et favorisent la réflexion personnelle et collective sur les valeurs de notre société.
Les personnages principaux incarnent la tragédie et la résilience humaine. Camillo Iezzi, victime de Marcinelle, et son épouse Maria Di Valerio, surnommée « La vedova bambina » à seulement 18 ans et enceinte de leur deuxième enfant, offrent une dimension profondément humaine à l’histoire.
Facce nere est une œuvre 100% liégeoise produite par Radio Prima, radio créée le 18 février 1980 sous le nom « Belle-Fleur, rappelle l’histoire minière de la région liégeoise et propose une programmation généraliste tout en entretenant un lien particulier avec ses auditeurs, en Belgique, en Italie et partout dans le monde.
Par son approche innovante, mêlant théâtre, danse, rap et musique urbaine, Facce nere propose une lecture contemporaine et sensible d’un épisode marquant de l’histoire belge. L’œuvre illustre la puissance de l’art pour relier passé et présent, sensibiliser le public et faire résonner, à travers une expérience immersive, la mémoire collective des victimes de Marcinelle.
Ce spectacle inédit qui aborde avec force et sensibilité les dérives du capitalisme, tout en valorisant des artistes liégeois issus de diverses disciplines sera présenté les vendredi 26 et samedi 27 septembre à 19h30 au Théâtre Le Moderne à Liège.
Le teaser vidéo : Facce Nere Bande annonce
Infos et réservations : Théâtre Le Moderne – Liège – Spectacles, Ateliers, Vie Culturelle Liégeoise
T. C.
Crédits photos : DR