#Liégeois / Liégeois Magazine vous emmène à la galerie Bonnemaison pour y découvrir REN. SENT. ET + SI AF., l’exposition en duo de Florence Marchand et Emmanuel Dundic.
Cela fait désormais plus de trente ans qu’Emmanuel Dundic a embrassé avec passion la carrière d’artiste après sa formation aux Beaux-Arts. « Je me suis rendu compte que c’était une nécessité, que je ne pouvais pas faire autrement », confie celui qui obtint assez rapidement une certaine reconnaissance du milieu. « Après, il faut pouvoir durer… Il faut s’accrocher car ce n’est pas une profession facile. Mais je ressens toujours la même nécessité de créer. »
Florence Marchand, elle, expose depuis cinq ans. « J’ai toujours eu ce côté artistique que j’ai d’abord décliné via l’artisanat, plus facile d’accès et moins contraignant. Mais j’ai rapidement été frustrée car c’était trop court, j’avais davantage envie de conceptualiser mes créations », explique cette infirmière qui voit dans sa pratique artistique un refuge où elle se sent bien. « Une certaine excitation me gagne, une fébrilité m’anime lorsque je suis en création alors même qu’il y a un aspect très méditatif, répétitif dans le médium que j’ai choisi. »
Couple à la vie, Florence et Emmanuel le sont désormais aussi « à la scène » au travers de cette exposition RENC. SENT. ET + SI AF. à la galerie Bonnemaison. « Nous avons une grande complicité dans la vie et portons un regard croisé, en miroir, sur nos travaux respectifs. C’est la première fois que nous avons la chance de nous exprimer en duo », dévoile Emmanuel soulignant les intérêts conceptuels communs qui les animent. « Pascal Noé est un galeriste vraiment généreux, avec une vraie sensibilité artistique. C’est un cadeau d’avoir un galeriste pareil et un bonheur de pouvoir exposer ensemble. »
Dans cette galerie atypique réunissant deux maisons mitoyennes, les œuvres de Florence et Emmanuel se mélangent, correspondent, murmurent, offrant ainsi une narration singulière et un voyage dans les univers des deux artistes. A Florence le tricot, la broderie et le crochet, à Emmanuel le travail du plomb, la juxtaposition de puzzles – des Ravensburger uniquement – et les carottages littéraires. Des supports qui varient, des techniques qui diffèrent mais un humour qui rassemble, une impertinence qui fédère, une originalité qui rallie, une profonde légèreté qui unit les deux artistes amoureux.
« Même si c’est un terme à la mode, mon travail est pluridisciplinaire. Les mots y occupent une place prépondérante et deviennent même matière, à l’instar des feuilles de plomb », précise Emmanuel qui n’hésite guère à se jouer des codes et à brouiller les représentations classiques. « Je réfléchis toujours à comment donner corps à l’idée qui me vient, comment la mettre en scène. »
Les codes, Florence en joue aussi, les détourne, mélange les époques, les héros et les références à la culture populaire pour créer des scènes oniriques, cocasses, surprenantes et qui offrent plusieurs niveaux de lecture. Comme Star Trek, série culte particulièrement présente dans ses créations, Florence prône un univers sans jugement. « C’est le symbole d’une ouverture aux autres – autres personnes, cultures, modes de pensée, moyens d’expression – qui est fondamentale pour moi », assure-t-elle. « L’art doit être accessible à toutes et tous, démocratique. Il faut que chacun puisse découvrir différents univers et se laisser emporter par ses émotions. »
Avec une scénographie soigneusement pensée, au détour de pièces et de recoins, les œuvres de Florence et Emmanuel s’intègrent parfaitement au lieu, occupant avec une naturelle aisance l’espace et dévoilant l’humour à tiroir dont est friand ce sympathique couple.
Une exposition à découvrir sans plus tarder ces vendredi 8 et samedi 9 novembre de 17 heures à 20 heures à la galerie Bonnemaison, rue Lambert Dewonck 137/139. Le finissage aura lieu le dimanche 10 novembre en présence, bien évidemment, des artistes.
Thiebaut Colot
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Crédits photos : DR