Depuis plusieurs années, l’hypnose est utilisée dans certains hôpitaux pour traiter des douleurs chroniques ou pour des interventions chirurgicales. François Mestdagh, docteur au Service d’anesthésiologie des Cliniques universitaires Saint-Luc, dévoile cette méthode qui présente bien des atouts.
Le 14 mai dernier, l’excellente émission .doc diffusée sur Pickx+ abordait la question de l’hypnose, une discipline utilisée dans différents domaines. Dans l’émission, disponible en replay, Éric Mairlot, hypnothérapeute et neuropsychiatre, expliquait que l’hypnose était parfois utilisée à des fins judiciaires ou pour des sevrages tabagiques. Cette discipline peut être utilisée pour une multitude de problématiques, notamment celle liées à la santé.
Aux Cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles, l’hypnose est utilisée depuis vingt ans dans le cadre d’interventions chirurgicales légères. « Ce n’est pas adaptés à toutes les chirurgies, c’est utilisé pour des chirurgies superficielles, mineures, qui ne sont pas trop stimulante pour le patient », précise François Mestdagh, docteur au Service d’anesthésiologie. « La majorité, c’est des chirurgies de tissus mous. Chez nous, c’est majoritairement tout ce qui est thyroïdectomie, ou chirurgie pour les cancers du sein. On peut le faire aussi pour les hernies ou bien les cataractes. »
L’hypnose est choisie par les patients pour éviter l’anesthésie générale. « Ils bénéficient ainsi d’une récupération plus rapide et ont moins de douleurs et de complications après l’opération », assure François Mestdagh. « Certains patients fragiles, par exemple les BPCO, sont aussi orientés vers l’hypnose pour réduire les risques. »
Pour que l’hypnose fonctionne, il faut que les patients soient réceptifs. « Cela repose sur trois piliers : la coopération, la confiance et la motivation », énumère le jeune médecin originaire de Mouscron qui confirme que « l’hypnose a fait ses preuves ».
A Saint-Luc, François Mestdagh s’occupe de deux à trois patients par semaine qui choisissent l’hypnose, le plus souvent des femmes d’un certain âge. En complément de l’hypnose, les patients reçoivent une anesthésie locale et le jeune docteur reste constamment à côté d’eux durant toute la durée de l’opération. « L’hypnose, c’est un état de conscience modifié qui est instable. Je parle donc aux patients pour les garder dans cette trans hypnotique », précise notre interlocuteur.
Au Centre d’algologie du CHU de Liège, notamment, l’hypnose et l’autohypnose font partie de l’éventail de solutions proposé aux patients atteints de douleurs chroniques. « Cela conduit le patient à mobiliser ses ressources pour amener le changement dont il a besoin », explique François Mestdagh. « Cela n’est toutefois pas un traitement miracle : il ne fonctionne que pour ceux qui ont accepté la douleur. » Et d’ajouter : « C’est une forme d’apprentissage mais qui offre plus de confort au patient, il en conserve un bénéfice après la séance. »
Une discipline qui peut aussi être utilisée pour agir sur les troubles sexuels ou encore pour optimiser des performances sportives mais qui reste, aux yeux du grand public, encore pleine d’inconnues.
Thiebaut Colot
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Crédit photo : Cliniques universitaires Saint-Luc