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« Le rap c’est comme la poésie : ça touche à tous les styles »

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À seulement 26 ans, Golgoth s’installe comme l’un des nouveaux visages du rap liégeois. Inspiré par son quotidien et fort d’une fanbase croissante, l’artiste multiplie les singles et confirme son évolution après son passage dans Nouvelle École, la sortie récente de Late Night et celle à venir de Menteuse.

À seulement 26 ans, Golgoth fait déjà partie des valeurs sûres de la scène urbaine liégeoise. « Cette scène, depuis Starflam et le premier disque d’or belge dans le rap, est de plus en plus fournie. Il y a de belles choses qui se passent, beaucoup de propositions différentes, une vraie diversité et beaucoup de talent », salue celui qui a grandi à Liège, une ville dans laquelle il habite encore. « J’ai une relation amour-haine avec Liège, j’y ai de beaux et de moins bons souvenirs. C’est une très belle ville, avec plein d’histoires à raconter. Je m’en inspire d’ailleurs beaucoup pour mes chansons. »

L’inspiration, Golgoth n’en manque guère. « Je puise mes idées dans ma vie, mon quotidien, des histoires qui me sont arrivées à moi ou à mes proches », dévoile-t-il. « Parfois, je veux juste m’amuser, en mode égo trip. Mais c’est toujours pour me libérer d’une émotion et surfer sur celle du moment. »

Ce rapport à l’émotion, le rappeur liégeois l’a depuis l’enfance. « Depuis que je suis petit, je suis un très grand auditeur de musique, de tous les styles d’ailleurs. Cela fut très thérapeutique pour moi », confie Golgoth. « Comme certains artistes m’ont marqué, j’ai aussi eu envie de marquer le public, de partager mon univers. Écrire me permet de me libérer. »

C’est tout naturellement vers le rap que celui qui a beaucoup pratiqué le théâtre durant son adolescence s’est tourné. « C’est la musique que j’écoute le plus et il est possible de rapper sur à peu près tout, de la guitare à l’électro en passant par la trap. C’est comme la poésie : ça touche à tous les styles », précise Golgoth.

Baignant dans l’univers hip-hop depuis l’âge de douze ans grâce au breakdance qu’il pratique de façon intensive avec les Liège City Breakers, Golgoth a écrit ses premiers lyrics en 2017. C’est en 2021 qu’il sort son premier EP, Golgoth est mort, un projet de huit titres comprenant trois featurings, dont un avec Isha, qui cumule plus d’un million de streams. C’est d’ailleurs avec le rappeur bruxellois que Golgoth a vécu le meilleur moment de sa jeune carrière : son premier concert à Aubin-Neufchâteau, à Dalhem. « C’est la campagne profonde. J’avais été engagé pour me produire à la soirée du village… où il y avait 2000 personnes ! J’avais invité Isha qui ne s’attendait pas à être là, dans un pré, devant autant de monde dont quinze acharnés devant la scène qui sautaient comme des fous », se remémore celui qui travaille comme ingénieur du son, surtout dans le milieu du cinéma. « J’étais au départ assez stressé, c’était ma première scène car j’ai débuté pendant le Covid. Ce fut un moment très particulier, avec une énergie tout à fait spéciale. Cela représentait en outre la concrétisation de tout le travail fourni en amont. »

La scène demeure d’ailleurs ce que préfère Golgoth. « C’est un moment de rencontre avec le public, où je peux me lâcher et proposer quelque chose de très concret », assure-t-il. « J’aime aussi quand, à la fin d’une séance studio, on a réussi à créer en partant de rien quelque chose qui me ressemble et que toute l’équipe est contente. »

La fanbase du rappeur liégeois ne cesse de grandir alors qu’il a eu l’opportunité de participer à la saison 4 de Nouvelle École sur Netflix ! « C’était une très chouette expérience, j’y ai rencontré des gens sympas et je garde d’ailleurs le contact avec d’autres candidats », continue-t-il. « C’était une grosse production donc un peu intimidante. J’ai peut-être eu un peu plus de mal avec les caméras non-stop mais ce fut une super expérience humaine, même si je ne suis pas allé très loin dans l’émission. »

Le 7 novembre dernier, Golgoth sortait Late Night, un « morceau pour faire la fête », parfait mélange entre le rap et la house. « Ce n’était pas du tout calculé de faire une prod’ pareille. On était le soir au studio – on travaille beaucoup la nuit – et il y avait une bonne ambiance. Ça a vite super bien matché », analyse le rappeur liégeois. « C’est un style que je compte explorer dans d’autres sons… Au final, ça rejoint mon envie de ne pas m’ennuyer en studio. »

Les mélomanes n’ont pas l’occasion non plus de s’ennuyer avec Golgoth puisque ce dernier a prévu de sortir un single tous les mois. « C’est intense mais nous sommes préparés. Et puis je suis quelqu’un qui a besoin de beaucoup écrire, d’être souvent en studio », assume-t-il. « J’ai envie de partager au mieux ma musique. »

Ce 5 décembre sortira ainsi Menteuse. « C’est un morceau d’un tout autre genre que Late Night, très mélodique, style bossa nova. Un morceau d’amour », présente Golgoth. Un titre de plus pour cet artiste liégeois qui n’a pas fini de faire parler de lui !

Thiebaut Colot

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Crédits photos : DR

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