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« Du live, du live, du live ! »

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Avec Make it happen, le groupe Roscoe effectue un virage à 180 degrés. Après avoir marqué l’indie belge, les Liégeois bifurquent du folk-rock vers l’électro. Pierre Dumoulin et Ben Bovy se confient à #Liégeois / Liégeois Magazine alors qu’un concert au Reflektor se profile le 8 novembre prochain.

Roscoe, c’est avant tout une histoire d’amitiés et de passion. Luc Goessens, Pierre Minet et Pierre Dumoulin créent le groupe pour participer à un concours alors qu’ils sont encore étudiants à Saint-Roch, à Theux. Le groupe s’étoffe ensuite avec les arrivées de Ben Bovy, rencontré dans une cave à bières, et de Manu Delcourt. Très vite, le succès est au rendez-vous pour le groupe, propulsé sur le devant de la scène dès 2012 avec Cracks, puis en 2015 avec Mont Royal. « C’est une belle et longue histoire de presque 15 ans, qui nous a vus franchir pas mal d’étapes et vivre différentes expériences. Avec notre premier album, on découvrait, on bricolait un peu. Le deuxième était une grosse production. Nous nous sommes laissés porter, diriger, mais avons énormément appris. Pour le troisième, nous avons pris en charge la production avant d’être en full autoproduction pour le quatrième », analyse Ben Bovy. « Ce n’est pas toujours simple de mener une carrière à cinq. Nous avons des tempéraments différents mais complémentaires. Nous pouvons nous estimer heureux d’avancer encore ensemble et de prendre du plaisir à le faire », ajoute Pierre Dumoulin.

C’est d’ailleurs dans une dynamique collective que naissent les morceaux de Roscoe, les membres partageant tout. « Nous n’avons jamais été un groupe qui jamme ensemble, mais chacun apporte sa pierre à l’édifice. Tout seul, on se retrouve vite bloqué, alors nous essayons d’être au moins deux au studio. Une petite idée peut souvent changer l’orientation d’une chanson », explique Ben. « Certains morceaux prennent du temps pour arriver à leur version finale, d’autres peuvent pratiquement prendre vie en une soirée… mais nous les validons toujours à cinq », précise Pierre.

Après une pause de sept ans entre le deuxième et le troisième album, les cinq musiciens ont cette fois rapidement planché sur un nouvel opus tout en opérant un virage inattendu. « Après la tournée de notre troisième album, nous nous sommes remis derrière nos instruments pour composer de nouveaux morceaux. Cependant, nous avions l’impression de refaire la même chose, nous n’avions plus le même feu », se souvient Pierre. « Nous avions encore envie de faire de la musique ensemble, mais plus comme ça. Nous voulions mettre du piment… Comme nous écoutions tous beaucoup d’électro, nous avons commencé à créer dans ce registre-là. Nous nous sommes beaucoup amusés et y sommes alors allés à fond. »

Le résultat : Make it happen, un album très réussi qui marque l’arrivée des cinq musiciens sur les terres électroniques. Sept titres tantôt dansants, tantôt deep, qui signent un virage spectaculaire dans la trajectoire de Roscoe. « Sur cet album, nous voulions parler de choses très introspectives, des expériences que nous étions en train de vivre, liées à la vie du groupe », présente Pierre. « Le titre souligne qu’on peut toujours prendre les choses en main, être acteur de sa destinée. Lorsqu’on se sent déconnecté, il y a des solutions pour se reconnecter. »

Si le style change, la langue, elle, reste la même. « Quand nous avons débuté en 2012, la scène musicale belge était tournée vers l’anglais. Nous écoutions des artistes qui s’exprimaient en anglais, nos grands frères musicaux chantaient en anglais : nous ne nous sommes jamais posé la question… Mais je travaille désormais avec des gens qui chantent en français, et j’aime ça », explique Pierre. « Ce sera peut-être le prochain virage », s’interroge Ben. « Mais ce n’est pas qu’une question de langue : on n’écoute pas un morceau de la même manière en anglais qu’en français. »

Avec ce nouvel album, les cinq complices n’ont qu’une envie : le live. « Du live, du live, du live. Nous voulons que les gens viennent danser », s’enthousiasme Pierre. « Nous adoptons une approche plus électro pour faire bouger le public pendant le set », confirme Ben. « Nous nous imaginons jouer sur d’autres créneaux, à 3 heures du matin en festival, en club, dans des salles plus petites, avec des gens sur le dance floor pendant que nous sommes excités sur nos machines (rires). »

Le 8 novembre, c’est au Reflektor que Roscoe fera vibrer les Liégeois. « C’est marrant, car nous sommes récemment retombés sur une photo prise là-bas il y a dix ans. Nous y avions joué pour l’inauguration politique : nous étions les premiers à nous produire officiellement dans cette salle, qui manquait dans le paysage liégeois », sourit Pierre, qui vit dans la Cité ardente et y a installé son studio.

Après avoir marqué l’indie belge, les cinq Liégeois sont bien partis pour électriser la scène électronique et prolonger leur belle et inspirante aventure collective.

Thiebaut Colot

Plus d’informations sur Roscoe : ROSCOE

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Infos et tickets pour le concert du 8 novembre au Reflektor : reflektor.be/concert/roscoe/

Crédits photos : Christopher Roxs

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