Comédienne, autrice, réalisatrice et figure incontournable de la scène humoristique francophone, Amelle Chahbi a conquis le public par son talent, son authenticité et sa détermination. Membre du Jury international du Festival International du Film de Comédie de Liège, elle revient sur son parcours, son amour pour la scène et son regard sur la comédie.
Amelle Chahbi a tout de suite accepté de faire partie du Jury international de la dixième édition du Festival International du Film de Comédie de Liège. « J’avais déjà entendu parler en bien de ce festival et que Gilbert Melki soit le président du Jury m’a tout de suite plu », souligne celle qui vient régulièrement se produire au Kings Comedy Club à Bruxelles. « C’est toujours un kif de venir en Belgique, le public y est très encourageant. »
Quoi de plus normal que de retrouver cette comédienne, autrice et réalisatrice à un festival dédié à la comédie, puisque c’est grâce à l’humour qu’elle a accédé à la notoriété. « Le rire était très présent dans ma famille. Culturellement, au Maroc, l’humour est une manière de communiquer. On fait passer des choses graves par le rire », rappelle Amelle, qui décida de se lancer dans le stand-up. « C’est le chemin le plus ouvert à toutes et tous finalement. Il faut un papier, un bic, une idée… et accepter de faire quelques bides. »

Révélée dans le Jamel Comedy Club, Amelle conserve une affection toute particulière pour le stand-up. « C’est la meilleure des écoles, c’est dur mais juste. Il y a quelque chose de l’ordre de la vérité – on ne peut pas tricher sur scène – et la sentence est directe », analyse cette artiste aux multiples talents. « La scène, c’est imbattable comme sensation… quand ça marche bien (rires). Je n’ai jamais retrouvé cette sensation ailleurs. J’espère pouvoir encore faire du stand-up à 80 ans. Venir avec mes cheveux blancs et ma canne sur scène, ce serait très stylé (rires). »
En plus de la scène, Amelle va également se révéler au cinéma mais aussi dans l’écriture et la réalisation. « J’ai notamment suivi une formation pour apprendre à écrire un scénario, car c’est quelque chose qui s’apprend », dévoile celle qui souligne l’importance de faire preuve de patience et de ne rien s’interdire.
Que ce soit dans Les Barons, Le Crocodile du Botswanga, Coexister, All Inclusive, Tout simplement noir, Des Hommes ou encore dans Amour sur place ou à emporter, qu’elle a écrit et réalisé, Amelle est devenue un visage familier de la comédie et une touche-à-tout talentueuse. « Réaliser m’a permis de comprendre tous les corps de métier et désormais, quand je joue, je pense à tout ça », révèle celle qui apporte aussi un regard plus technique sur les films en compétition au FIFCL. « J’aime bien les plans, le grain de l’image, quand un cinéaste s’approprie son film. »
Adolescente, quand elle découvre avec plaisir Muriel Robin, elle se rend compte qu’il y a finalement peu de femmes auxquelles elle peut s’identifier dans cette industrie. « Quand j’ai commencé le stand-up, j’étais la seule femme arabe musulmane. Être sur scène était déjà politique, ça a fait bouger les lignes », rappelle-t-elle. « Cela a évolué dans le bon sens. Il y a une plus grande diversité et inclusivité. Et les femmes ont, au cinéma, des rôles plus intéressants, ce qui est hyper important. »
Au grand écran, Amelle rêve du rôle d’une femme à la Almodóvar, un rôle qui marque. « Cela doit être un plaisir à jouer », conclut cette personnalité solaire.
Thiebaut Colot
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Crédits photos : Sonia Pecharroman Sorce