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« J’ai un rapport particulier au monde aquatique, je trouve ça fascinant et mystérieux »

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Jean Cremers, prix Rossel de la bande dessinée pour son premier ouvrage Vague de froid, publie un nouveau superbe roman graphique intitulé Le Grand large.

Jean Cremers a fait une entrée remarquée et remarquable dans le monde de la bande dessinée avec son premier ouvrage Vague de froid, inspiré d’un voyage entrepris en Norvège avec son frère. Ce très bel album publié chez Le Lombard a rencontré un succès populaire et critique, remportant le prix Fnac BD 2023 et le prix Rossel de la BD.  » « C’est un peu une surprise car on ne fait pas de la BD pour gagner des prix mais c’est la preuve que Le Lombard fait bien son boulot », souriait ce diplômé de Saint-Luc et de l’Académie des Beaux-Arts de Liège. « C’est chouette aussi car cela offre une vraie visibilité, cela fait vivre l’album plus longtemps et permet de toucher un autre public. Il n’y a rien de plus gratifiant qu’une personne qui me dise : ‘Je ne lis jamais de bande dessinée, mais celle-là je l’ai lue.’ On a toujours envie d’être lu mais le succès et la célébrité ne m’intéressent pas. Il n’y a pas de quoi prendre la grosse tête. »

Mi-janvier, Jean Cremers sortait chez Glénat son second ouvrage, Le Grand large. Un roman graphique lui aussi dédié à un membre de sa famille.  « Ce sera ma première vraie histoire avec des personnages inventés. Il traitera du passage de la vie d’ado à la vie d’adulte, lorsqu’on quitte la maison familiale. Cela parlera d’écologie, de handicap et se rapprochera d’un conte. Tout se passera sur l’eau », confiait-il.  « J’ai un rapport particulier au monde aquatique, je trouve ça fascinant et mystérieux. »

Le Grand large est un récit initiatique plein de péripéties partant du postulat que s’il faut bien grandir un jour, comment naviguer sur les flots de la vie ? Le Liégeois convoque l’imaginaire pour une métaphore du grand saut vers l’âge adulte avec l’eau comme élément central. Un rapport à l’eau qui se retrouvera dans son troisième projet, une histoire tirée de l’expérience vécue lorsqu’il s’est retrouvé piégé avec ses grands-parents lors des tragiques inondations de juillet 2021.« Etonnamment, alors que nous avons été bloqués pendant trois jours au premier étage, j’en garde un bon souvenir », expliquait-il. « Ce sera un vrai huis clos, avec des moments muets, qui raconteront une expérience familiale de survie. Une histoire certes personnelle mais finalement très universelle. »

Jean Cremers était présent au Festival International de la bande dessinée, à Angoulême, pour présenter Le Grand large. Un rassemblement de férus de BD qui attire 200 000 personnes à chaque édition. A 27 ans, ce sympathique Liégeois qui a rejoint l’Atelier Armageddon, s’épanouit dans le roman graphique.  « Dans ce genre, on ne sait jamais ce que l’on va y trouver. Tous les sujets, tous les styles, toutes les structures se prêtent au roman graphique. Cela ouvre considérablement le champ des possibles », savourait-il. Avec un talent déjà affirmé et reconnu par ses pairs et le public, sans se prendre au sérieux mais en faisant les choses sérieusement, Jean Cremers est indubitablement destiné à marquer durablement le monde de la bande dessinée, dans la droite ligne des prestigieux auteurs et dessinateurs belges.

Pour (re)découvrir le portrait de Jean Crémers : « La BD, c’est un peu comme du cinéma sur papier » — #Liégeois (liegeois-magazine.be)

Pour commander Le Grand large : Le Grand Large | Éditions Glénat (glenat.com)

Thiebaut Colot

Crédit photo : DR

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