Delphine Thirifays a retrouvé la Redoute, mythique côte remoucastrienne grimpée 40 fois d’affilée au profit de la recherche contre le cancer. Récit d’une colossale épreuve et d’un éprouvant défi relevé haut la main.
Il y a quelques jours, Delphine Thirifays s’est lancée un sacré défi. La duathlète adepte des exploits vertigineux s’est échinée à grimper quarante fois – oui, vous avez bien lu – la redoutable Redoute, mythique côte remoucastrienne. Un effort de près de 130 kilomètres et 6216 mètres de dénivelé positif réussi en 8 heures et 15 minutes au profit d’une cause qui lui tient à cœur : celle de la recherche contre le cancer.

Delphine, pourquoi avoir choisi d’honorer cette cause au travers de ce colossal challenge ?
Il y a tout juste deux ans, la suspicion d’un cancer s’avérait fondée pour mon papa, période où l’attente de chaque résultat médical complet devient le berceau de toutes les idées morbides. Certains projets furent mis en suspens afin de donner priorité à l’essentiel. Cette épreuve familiale n’a fait que renforcer notre complicité et ce lien fort qui nous unit depuis toujours. Finalement, la maladie était à un stade suffisamment précoce pour espérer de bons résultats avec un traitement lourd mais efficace. C’est justement grâce à la recherche contre le cancer qu’on peut avoir des stades de rémission et des protocoles novateurs.
Que retiens-tu de cette nouvelle dantesque aventure ?
D’avoir été confrontée uniquement à moi-même et aux éléments. La Redoute, je l’ai désormais grimpée 200 fois ! Il y a une histoire qui s’installe avec cette côte mythique qui est toujours aussi violente à grimper, même après autant de passages (rires). La succession de hauts et bas a vraiment meurtri mon organisme au fil de l’effort.

Qu’est-ce qui fut le plus ardu durant cette éprouvante épreuve ?
Ce fut vraiment la répétition de la côte, d’établir un enchainement aussi long. Dans un second temps, il s’avère que c’est aussi un endroit difficile pour se ravitailler. Nous avons dû penser à une stratégie efficace avec ma diététicienne, Aline Dumon, et ma soigneuse, Camille Hamelryckx. La descente est en effet trop raide pour avoir le temps de manger et dès qu’on arrive en bas, cela remonte directement à du 11%. C’est vraiment cela le plus difficile : être constamment en montée ou en descente et ne pas avoir trois mètres de plat pour se relâcher un peu et tourner les jambes.
Et qu’as-tu le plus apprécié ?
Le plus motivant, c’est de se voir avancer, voir que j’ai réussi à imposer un gros rythme malgré la douleur inhérente à l’effort. C’était également motivant d’avoir des proches au sommet pour me soutenir, surtout pour les dernières ascensions quand cela est devenu vraiment dur mentalement et physiquement. J’avais mon directeur sportif qui était présent et c’était également une source de motivation de pouvoir lui montrer que j’avais envie d’honorer le maillot et ma place dans son équipe jusqu’au bout.
Un nouvel exploit de Delphine Thirifays, aussi à l’aise sur un vélo qu’en course à pied, plusieurs fois titrée sur le duathlon, et dont le dernier objectif avant un peu de repos bien mérité sera en trail de 70 kilomètres le 24 novembre prochain.
Thiebaut Colot
Crédits photos : DR