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 « La comédie est sans doute, au cinéma, l’exercice le plus périlleux et le plus admirable »

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En seulement quelques années, le Festival International du Film de Comédie de Liège est devenu incontournable en Europe. Mercredi matin, Lambert Wilson, Carole Bouquet et d’autres illustres comédien(ne)s ouvraient officiellement la neuvième édition du FIFCL.

C’est ce mercredi matin que s’ouvrait officiellement le Festival International du Film de Comédie de Liège. Une neuvième édition d’un festival plus ambitieux que jamais, à la programmation diversifiée, riche de plus de 200 évènements et qui aura nécessité plus de 7200m² de tapis rouge pour accueillir la ribambelle de stars du grand écran.

Dans le magnifique Hôtel de Clercx d’Aigremont superbement aménagé pour l’occasion, Lambert Wilson était le premier à se présenter devant la presse, rappelant rapidement que son prénom le lie de façon très concrète à la ville de Liège dont le Saint patron se nomme… Saint-Lambert ! « Cela fait des années qu’on m’appelle Christophe, je suis réhabilité grâce à Liège », blaguait l’immense artiste français ravi d’être célébré par un festival axé sur la comédie. « C’est le plus bel honneur pour un comédien. »

Dans une atmosphère chaleureuse et alors que le Jury international faisait son apparition, celui qui recevra un Taureau d’or d’honneur se confiait sur son rapport au rire. « Quand on est un enfant plein de complexes, parvenir à faire rire est une petite victoire, une petite vengeance. Le rire est la matérialisation de l’affection. Grâce à lui, on se sent important, valorisé », dévoilait Lambert Wilson, très chic en blazer et col roulé. « La comédie est sans doute, au cinéma, l’exercice le plus périlleux et le plus admirable. »

Evoquant tout à tour sa première rencontre avec Louis de Funès maquillé en orange, ses débuts où il était terrorisé sur les plateaux, son passage à Londres où il partagea l’affiche d’une comédie musicale avec l’immense Judi Dench ainsi que son « modèle sublime », Cary Grant, mélange « d’absolue élégance et de maladresse », celui dont le portrait est placardé dans toute la Cité ardente donnait quelques tuyaux sur la manière d’aborder la comédie. « C’est Judi Dench qui m’a appris à me moquer de moi-même, ce qui est indispensable pour jouer la comédie. Pour faire rire, il faut avant tout pouvoir bien se regarder soi-même et constater combien on peut être ridicule », confessait celui qui avouait être « fantastiquement maladroit »« J’adore jouer des rôles très éloignés de moi-même mais, trop souvent, les propositions que je reçois manquent d’audace. On est parfois un peu tiède sur les comédies en France. »

Après avoir confié que les grandes réunions du cinéma le terrorisaient par peur de ne pas reconnaitre celles et ceux avec qui il avait travaillé, Lambert Wilson cédait le relais, après une longue embrassade, à Carole Bouquet, formidable actrice avec qui il a notamment collaboré pour Bérénice« C’est un délice de faire des comédies, un genre particulièrement difficile tant il nécessite une mécanique particulière », soulignait la Présidente du Jury international. « La comédie est comme une montre suisse avec un tic-tac permanent et très rigoureux. C’est un travail d’une extrême précision mais tellement merveilleux. »

Le rire occupe d’ailleurs une place centrale dans le quotidien de Carole Bouquet. « Si je peux avoir quelques fous rires par jour, je suis la femme la plus heureuse du monde », affirmait-elle. « Il est aussi important de rire entre acteurs. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, nous ne nous prenons guère au sérieux, nous sommes des saltimbanques. J’aime d’amour ceux qui me font rire. « 

Pour sa première venue à Liège, Carole Bouquet a vécu une expérience surréaliste, avec une voiture tombée plusieurs fois en panne. « Une situation cocasse et splendide avec des gags à répétition qui n’en finissaient pas. C’était digne d’un scénario de film », rigole la célèbre actrice soulignant au passage le sens de l’humour des Belges – assez proche de celui des Anglais – et le talent admirable de François Damiens et Benoit Poelvoorde.

Les autres membres du Jury – Sarah Perles, Mariloup Wolfe, Lionel Abelanski, Jean-Yves Roubin et Frédéric Chau – prenaient ensuite la parole pour confier leur joie de participer à cette neuvième édition du Festival International du Film de Comédie de Liège. « J’aime mélanger les genres et c’est l’instinct qui me guide, au montage, pour trouver le ressort comique. Cela peut se jouer à une fraction de seconde », assurait Mariloup Wolfe, venue à Liège il y a deux ans avec son film Arlette« Avoir envie de rire est un carburant extraordinaire », ajoutait Lionel Abelanski. « La Belgique est un pays très comique à la base ; notre ancien Premier ministre a repris La Marseillaise au lieu de notre hymne national, c’est pour dire », pointait le producteur Jean-Yves Roubin, primé à Cannes en 2021 avec Titane. « La comédie est dans notre ADN mais paradoxalement, on produit en Belgique beaucoup de drames. Nous sommes le pays des frères Dardenne qui comptent parmi les plus grands réalisateurs de l’histoire. Toutefois, la production semble désormais changer un peu, on observe un déplacement avec davantage de films de genre. »

L’évidente complicité des membres du Jury ravis d’être à Liège pour ce grand rassemblement du cinéma et la décontraction collective de cette conférence de presse donnaient le ton d’un festival qui, sans se prendre au sérieux mais en faisant les choses sérieusement, est devenu « incontournable en Europe et numéro un sur la comédie ». Vive le FIFCL !

Plus d’infos : Festival International du Film de Comédie de Liège (fifcl.be)

Thiebaut Colot

Crédit photo : DR

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