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« Faire du cinéma, cela reste un geste d’enfant »

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Moment suspendu au Festival International du Film de Comédie de Liège : Reda Kateb et sa co-scénariste Fadette Drouard ont offert au public une rencontre rare et profondément humaine autour de Sur un Fil, premier long métrage du comédien et réalisateur.

Au Festival International du Film de Comédie de Liège, certains moments marquent encore davantage que d’autres. La venue de Reda Kateb et de sa co-scénariste Fadette Drouard pour la projection de Sur un Fil, suivie d’une rencontre au B3, fut de ceux-là.

C’est avec son adorable chien – qui sera d’ailleurs bien sage, sur scène, durant tout l’entretien – que Reda Kateb arrivait dans le nouveau vaisseau amiral de la culture à Liège, lieu aux 6 000 ressources. Dans une ambiance décontractée et devant une assemblée nombreuse, Fadette Drouard se chargeait d’interroger le comédien et réalisateur franco-algérien sur la genèse et la réalisation de Sur un Fil, son premier long métrage en tant que réalisateur. « Mon désir de réaliser ce film est né de la lecture du Journal du docteur Girafe de Caroline Simmonds, qui a fondé Le Rire Médecin, au carrefour du travail des artistes et des soignants », commence Reda Kateb. « En lisant ce livre, des séquences se sont immédiatement traduites en images. » Et d’ajouter : « C’est magique de réaliser un film, mais seulement si je suis inspiré et si j’ai quelque chose à dire. »

S’il avait déjà réalisé un premier court métrage, Pitchoune, qui fut présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, Reda Kateb s’est davantage fait connaître comme acteur dans des films comme Un prophète, Hors normes, Django ou encore Hippocrate, pour lequel il remporta le César du meilleur acteur dans un second rôle. « Avec un papa acteur de théâtre, je ne me sentais pas un grand talent d’acteur. J’avais plus envie d’être réalisateur. J’ai été projectionniste puis j’ai commencé à jouer au théâtre et les choses se sont enchaînées », dévoile-t-il. « Je n’ai jamais trouvé que le rôle d’acteur est limitant, l’acteur est beaucoup plus que l’instrument des autres, et je continue de découvrir cet art infini. »

En ne s’octroyant pas de rôle dans son film, Reda Kateb voulait « profiter à fond de cette aventure ». « Je tenais à être disponible pour les actrices et les acteurs, tisser avec chacune et chacun un dialogue singulier », pointe-t-il. « Mettre en scène demande de mobiliser énormément d’énergie à chaque journée. »

Comme acteur, Reda Kateb a souvent participé à des œuvres qui abordent le milieu du soin au sens large, et comme réalisateur à celui de l’enfance. « J’aime beaucoup le cinéma qui s’intéresse au monde de l’enfance. Le cinéma est d’ailleurs un lieu central de l’enfance, c’est le rêve, la magie qui s’invite dans la réalité », analyse celui dont la maman était infirmière. « Faire du cinéma, cela reste un geste d’enfant. »

Il a fallu une journée à l’hôpital pour que Reda Kateb sache quel point de vue adopter, où placer sa caméra. « Je voulais partager cette réalité, donner à voir le travail de ces comédiens professionnels qui interviennent dans des services pédiatriques lourds pour offrir aux enfants malades des spectacles improvisés », explique-t-il. « J’ai laissé beaucoup de place à l’improvisation, j’ai notamment refusé de travailler avec un coach. J’avais trois heures d’images et le film fait une heure et cinquante minutes : une heure et dix minutes sont parties au montage. J’ai trouvé le film dans la matière qu’on avait, on est allé chercher le film dans les rushs. »

Au final, tant le film – particulièrement réussi – que le tournage, rondement mené, furent des réussites. « Je n’en menais pas large le jour précédent le début du tournage et je suis heureux d’avoir réussi à tourner un film », sourit Reda Kateb en caressant son charmant toutou. « Diriger – le terme est d’ailleurs faux selon moi – des actrices et des acteurs, c’est leur donner de la confiance, les aimer et les aider à ce qu’ils s’approprient les scènes… J’ai l’impression que ceux qui ont participé à ce film ont aimé le faire. » Et de conclure : « J’ai le sentiment d’avoir été compris par le public, cela m’a beaucoup marqué. »

Thiebaut Colot

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Crédits photos : Sonia Pecharroman Sorce

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