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« La musique, ça se partage »

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À la rencontre de DC Lou, autrice-compositrice-interprète qui sera sur la scène du KulturA le 27 avril pour la soirée Inkipit x Terramer dont #Liégeois / Liégeois Magazine est partenaire.

Depuis toute petite, DC Lou aka Diane baigne dans la musique. « Ma famille est très orientée musique : mes frères et sœurs jouent tous de la musique. Nous avons eu la chance d’avoir accès à des instruments, de pouvoir bricoler, expérimenter… Finalement, mon processus créatif a commencé très tôt et j’ai pu faire mes propres choix. Je suis convaincue que cette liberté est essentielle pour développer la créativité d’un enfant », commence cette Bruxelloise de 28 ans qui a suivi des cours de solfège et appris à jouer du piano et de la guitare électrique. « Quand j’étais ado, j’étais dans un groupe et j’écrivais déjà des chansons. »

Après sa rhétorique, Diane met le cap sur l’Angleterre, direction Brighton pour apprendre le chant avant de poursuivre par un bachelier en business de la musique à Londres. « C’est vraiment à ce moment-là que j’ai commencé à créer, dans ma chambre, à l’aide d’un clavier Nord Electro. J’étais inspirée par la ville mais aussi par la période que je traversais, le début de la vingtaine. C’est un âge un peu charnière, fondamental à différents niveaux et plein de bouleversements », continue celle qui détient également un master un journalisme et travaille comme journaliste musical pour Jam, sur la RTBF, et pour Larsen.

Revenue à Bruxelles peu avant le confinement, elle s’attelle à développer DC Lou, son projet. « Le nom, ce sont les initiales des trois prénoms que m’ont donné mes parents : Diane, Clémence, Lou. Quand j’étais plus jeune, je voulais vraiment m’appeler Lou. J’ai trouvé ça sympa comme nom de scène et cela me permettait d’y insuffler vraiment mon identité car il s’agit d’un projet très personnel », explique-t-elle.

C’est à l’été 2023 que Diane prend conscience qu’il y a un « vrai truc » à faire. Elle sort en novembre le single Cake dont le clip est tourné par son amie Diana Voss. Un titre en anglais qui séduit assez rapidement. « C’est une langue que j’aime beaucoup et qui permet de créer de jolies images de plein de façons. J’ai aussi vécu une bonne partie de ma vie en anglais, aussi bien dans mes études que dans mes relations, et cette langue a participé à la création de mon identité. C’était finalement logique que je débute en anglais », analyse celle qui a, par la suite, écrit d’autres chansons en français « J’habite désormais à Bruxelles depuis quatre ans, c’est normal que je revienne aussi au français. Finalement, ce projet hybride me ressemble. »

Son inspiration, Diane la puise dans son vécu, sa culture et tout autour d’elle. « Je lis énormément, j’adore les récits et écrire. Je m’inspire de mon quotidien, de mon monde à moi, de ce que j’entends auprès de mes amis. Toutefois, certains morceaux peuvent prendre plusieurs années pour aboutir car ils nécessitent un long temps de réflexion », détaille-t-elle. Au travers d’expériences, de récits, elle aborde des thèmes qui touchent tout un chacun. « Je suis convaincue que les textes concrets sont les plus universels. »

Au cœur de sa démarche, les notions de plaisir et d’authenticité. « Poser sur papier mes sentiments, mes réflexions, mes impressions et ensuite les chanter est une forme d’exutoire, un endroit où cristalliser de manière plus saine mes émotions », affirme celle qui écrit et compose beaucoup à l’aide de sa guitare Fender Telecaster. « Je me laisse complètement aller. C’est important de s’écouter. J’ai envie que cette passion demeure authentique, naturelle. »

Si le projet a mis du temps à mûrir, les débuts sont plus que réjouissants pour Diane. « C’est chouette que la première chanson ait pas mal tourné sur les radios, de recevoir le retour du public qui s’approprie le morceau », sourit celle qui a déjà pu donner un premier concert, au Café Boudin à Bruxelles. « C’était super gai et agréable de voir déjà un réel attachement du public. »

Sur scène, elle est accompagnée des musiciennes Flora Morelle, Lucia Aragon-Nys et Célia Dubrulle. « En concert, nous essayons de proposer quelque chose d’organique où les instruments ont une place importante », souligne Diane qui a volontairement fait le choix de composer un quatuor exclusivement féminin. « Dans l’industrie de la musique, il y a encore beaucoup d’inégalités avec seulement 20% de femmes et de minorité de genre. J’avais envie, à mon échelle, de lutter contre ces inégalités et d’offrir une opportunité à Flora, Lucia et Célia qui, en plus d’être des amies, sont d’excellentes musiciennes. »

Sur le label liégeois Luik Music, DC Lou devrait sortir un EP dans les prochains mois, prenant le temps de « faire les choses convenablement ». « La sortie de cet EP me permettra de lâcher ces premiers morceaux et peut-être de démarrer un nouveau processus d’écriture tout en réfléchissant à la possibilité d’aller vers des sonorités plus rock, de tailler peut-être plus profondément dans les arrangements », s’interroge celle qui n’est pas à court d’idée.

En attendant, Diane et ses musiciennes seront sur la scène du KulturA le 27 avril pour la soirée Inkipit x Terramer dont #Liégeois / Liégeois Magazine est partenaire. « Ce sera notre deuxième fois à quatre et je suis ravie de jouer dans cette salle que je connais bien et qui représente bien la scène alternative liégeoise, belge et même française », se réjouit-elle. « Cette soirée va brasser pas mal d’artistes issus des mêmes horizons, cela sera chouette de les écouter, de discuter avec eux et de bénéficier d’une énergie collective. » Et de conclure : « Rassembler ainsi des artistes qui viennent de vivier commun nous permettra d’échanger, de nous inspirer. Et puis, même si j’écris et compose seule, j’ai toujours été très orientée communauté. La musique, ça se partage. »

Thiebaut Colot

Pour suivre DC Lou : Facebook , @dcloubxl | Linktree

Plus d’infos sur la soirée Inkipit x Terramer : « Une soirée en collaboration nous a toujours paru comme une évidence » — #Liégeois (liegeois-magazine.be)

Pour (re)découvrir les autres artistes programmés à cette soirée : « Transporter le public dans un autre monde » — #Liégeois (liegeois-magazine.be) , « Fière de représenter Liège » — #Liégeois (liegeois-magazine.be)

Crédits photos : Constance Canat / Caroline Bertolini

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