Actrice, scénariste et réalisatrice talentueuse, Chloé Jouannet s’impose comme l’une des voix montantes du cinéma francophone. De retour au FIFCL, elle partage son amour des histoires vraies, son goût pour la comédie et l’énergie collective qui nourrit son travail.
Le cinéma s’est imposé comme une évidence pour Chloé Jouannet. Une passion née tout naturellement, nourrie dès l’enfance par une multitude de films que ses parents – Alexandra Lamy et Thomas Jouannet – lui faisaient découvrir. « Mes parents m’ont fait voir beaucoup de films, m’ont fait découvrir ce qu’ils aimaient », raconte-t-elle. « Cela a dû me donner goût à cette discipline. »
Repérée jeune dans Lucky Luke, puis révélée dans Avis de mistral aux côtés de Jean Reno et Anna Galiena, la Franco-Suisse qui a grandi en Angleterre enchaîne ensuite les rôles marquants, entre cinéma, séries tout en s’essayant à l’écriture et à la réalisation. Une polyvalence qui lui ressemble. « Ce que j’aime dans mon métier, c’est le partage, créer avec des gens, bénéficier de cet effet de groupe », explique-t-elle. « C’est hyper agréable d’écrire et de réaliser, de créer un projet de A à Z. »

Son inspiration, Chloé la puise dans le réel : des rencontres, des scènes du quotidien, des moments drôles mêlés à des expériences vécues. « J’adore les histoires ordinaires qu’on pousse à l’extraordinaire, j’aime raconter la vie des vrais gens », confie-t-elle. Si elle ne fantasme pas un rôle précis, elle rêverait toutefois d’une comédie assumée façon Legally Blonde. Et lorsqu’elle se prépare à jouer, elle commence toujours par apprendre son texte par cœur.
Avec Allez ma fille, Chloé décroche en 2024 le Taureau d’Or du Meilleur court métrage au FIFCL, ainsi qu’une série d’autres distinctions qui ouvrent la voie à une adaptation en long métrage. Le film, centré sur la relation entre un père divorcé et son ado, plonge dans un mélange de tendresse et de maladresse parentale. « Je me suis sans doute inspirée un peu de la relation de mon papa avec ma sœur », confie-t-elle, évoquant une période où elle vivait chez son père pendant le confinement.
De retour en 2025 au FIFCL, cette fois comme membre du Jury des courts métrages, Chloé retrouve un festival qu’elle affectionne particulièrement. « J’étais tellement contente quand on m’a proposé de faire partie du jury. J’adore ce festival, j’adore la Belgique. Ici, vous savez faire la fête. Il y a une vraie générosité. L’année dernière, la soirée de clôture était une ode à la joie », se réjouit-elle. Pour juger un court, elle s’appuie sur deux critères essentiels : « Qu’est-ce qui dans le film va me donner envie de suivre la carrière du réalisateur… et un bon scénario, avec un vrai propos. »
Grande amatrice de comédies ancrées dans le réel, elle cite Judd Apatow, The Full Monty, Toledano et Nakache ou encore Crazy Stupid Love parmi ses références. « J’aime quand les personnages sont hyper bien construits. »
Mais, pour elle, faire rire n’est jamais anodin. « Il faut un bon scénario, de bons acteurs mais aussi un vrai propos, que le rire soit utile », dit-elle, regrettant qu’en France la comédie souffre parfois d’un certain snobisme. Une erreur selon elle : « C’est bête car il n’y a rien de plus difficile que de faire rire une salle. »
Thiebaut Colot
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Crédits photos : Sonia Pecharroman Sorce