OPRL+ Photographie : Amazônia : rencontre saisissante entre l’univers photographique de Sebastião Salgado et les musiques de Villa-Lobos et de Glass ces 5 et 6 décembre à l’OPRL.
C’est à Tour & Taxis à Bruxelles que s’était arrêtée Amazônia, l’exposition-événement du célèbre photographe franco-brésilien Sebastião Salgado. Conçue par Lélia Wanick Salgado et produite et présentée par Tempora, l’exposition présentait plus de 200 photographies grand format qui révèlent l’incroyable richesse de la forêt amazonienne et des peuples qui y vivent en symbiose.
Il faut rappeler que l’Amazonie a toujours occupé une place à part dans l’imaginaire de tout un chacun. Cette vaste forêt – d’une superficie dix fois supérieure à celle de la France – s’étend sur neuf pays d’Amérique du Sud et 60% se trouve sur le sol brésilien. En 1500, une population d’environ cinq millions d’habitants vivait au cœur de cette dense et riche végétation irriguée par d’innombrables rivières. Actuellement, seuls 370 000 habitants sont recensés, répartis en 188 groupes qui parlent 150 langues différentes. Et à ce jour, 144 groupes identifiés n’ont jamais été contactés.
« Cette exposition est le fruit de sept ans d’expériences humaines et d’expéditions photographiques – par la terre, l’eau et l’air – dans une Amazonie encore méconnue qui ne cesse de nous étonner par la culture et l’ingéniosité de ses peuples, par ses mystères, sa puissance et sa beauté inégalée », dévoilait Sebastião Salgado, rappelant au passage que si les peuples ont su préserver pendant des siècles leurs modes de vie traditionnels grâce à l’impénétrabilité de la jungle, ceux-ci sont désormais grandement menacés, tout comme la survie de la forêt. « Ces images sont un témoignage de ce qui existe encore avant que davantage ne disparaisse. Pour que la vie et la nature échappent à l’extermination et à la destruction, il est du devoir des êtres humains de la planète entière de participer à sa protection. »

« Une exposition photographique est le décor d’une idée, une scénographie qui défend un point de vue. Lors de la conception d’Amazônia, nous avons souhaité créer un environnement dans lequel le visiteur se sente à l’intérieur de la forêt, en immersion dans son exubérante végétation et dans la vie quotidienne des populations locales », expliquait Lélia Wanick Salgado. « Aux images de formats divers s’ajoutent au cœur de l’exposition, des espaces rappelant les ocas – habitations autochtone – pour évoquer des îlots de vie humaine au milieu de la forêt. »
Après avoir rencontré un succès aussi gigantesque que son territoire, Amazônia a fermé ses portes à Bruxelles mais se voit prolongée à… Liège le temps de deux soirées ces 5 et 6 décembre avec les concerts OPRL+ Photographie : Amazônia. Deux soirs de suite, l’OPRL proposera ainsi une rencontre saisissante entre l’univers photographique de Sebastião Salgado et les musiques de Villa-Lobos et de Glass.
« Deux œuvres incarnent cette Amazonie sonore : Aguas da Amazônia (1999) de Philip Glass, minimaliste et hypnotique, évoque par ses motifs répétitifs le flux du fleuve le plus puissant au monde, et Floresta do Amazonas (1958) du Brésilien Heitor Villa-Lobos », rappelle-t-on du côté de la Salle Philharmonique liégeoise. « Cette dernière œuvre fut écrite pour le film Green Mansions, avec Audrey Hepburn et Anthony Perkins. Seule une partie de la musique fut utilisée. Villa-Lobos réorganisa alors son œuvre en 23 mouvements, créant un hybride d’oratorio et de poème symphonique. Hymne à la forêt amazonienne, l’œuvre donna lieu à une suite en 11 mouvements réalisée par la cheffe Simone Menezes – qui dirigera les concerts de l’OPRL -, excluant les parties chorales mais conservant quatre sections pour soprano solo. » Et d’assurer : « Brillamment orchestrée, cette partition atypique est l’une des plus envoûtantes du siècle dernier. »
Infos et tickets : Amazônia : quand la forêt brésilienne devient images et musique | OPRL
Thiebaut Colot
Crédits photos : Sebastião Salgado