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« J’admire autant l’homme que l’artiste »

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Sa Majesté la Reine Mathilde est venue au Musée de la Boverie de Liège pour découvrir la grande rétrospective consacrée à Paul Delvaux. Récit d’une visite royale empreinte de surréalisme.

Pour fêter les 100 ans du surréalisme, la Boverie accueille une exceptionnelle exposition consacrée à Paul Delvaux . L’expo Les Mondes de Paul Delvaux rassemble plus de 150 œuvres et objets – notamment des chefs-d’œuvre qui n’ont plus été exposés depuis des années – permettant de se plonger dans l’univers singulier de cet artiste majeur disparu il y a 30 ans, à l’âge de 96 ans. Cette formidable rétrospective produite et réalisée par l’agence belge Tempora, en partenariat avec la Fondation Paul Delvaux, La Boverie et Demeter ASBL, balaie la fantastique carrière de l’un des plus grands artistes belges du XXe siècle et révèle également des facettes méconnues de son travail tout en situant son œuvre dans le mouvement surréaliste et l’histoire de l’art en général.

Le parcours de cette exposition d’envergure a été élaboré selon des thématiques chères à Paul Delvaux en faisant fi d’une stricte chronologie, démultipliant ainsi le champs des interactions et offrant aux visiteurs une plongée immersive dans l’œuvre intemporelle de l’artiste. « Cette rétrospective invite également les visiteurs au cœur du processus de création delvalienne grâce à des dispositifs multimédia innovants et interactifs sous trois formes distinctes et complémentaires comme la reconstitution originale de son atelier et le processus de création d’un tableau », soulignent les organisateurs.

Bien que solitaire dans la création, Paul Delvaux a façonné son univers au contact de l’œuvre de ses aînés et confrères, l’itinéraire de cette exposition révélant les parentés et liens du Belge avec d’autres illustres artistes : René Magritte, Giorgio De Chirico, Amadeo Modigliani et Pablo Picasso, notamment. « Témoignant des influences, des emprunts et des coïncidences, ces dialogues inédits lèvent un coin du voile sur des filiations et démontrent comment et dans quel contexte l’univers de Delvaux, d’apparence hermétique et clos, s’est façonné », ajoutent les organisateurs de cette grande rétrospective installée au Musée de la Boverie jusqu’au 16 mars 2025.

Le 6 décembre dernier, les édiles locaux – Willy Demeyer, Bourgmestre de Liège, Aurélie Royer, Gouverneure faisant fonction de la Province de Liège et Elisabeth Fraipont, Echevine de la culture, notamment – et quelques personnalités triées sur le volet étaient rassemblés dans le superbe écrin culturel qu’est le Musée de la Boverie pour accueillir sa Majesté la Reine.

Arrivée à 11 heures tapantes, la Reine Mathilde, radieuse et élégante dans un tailleur lilas, arborait un grand sourire et eut un petit mot pour chacun. Attentive lors de la visite conduite par Camille Brasseur, commissaire de l’exposition et Directrice de la Fondation Paul Delvaux, l’épouse du Roi Philippe posa des questions pertinentes et ne loupa pas une miette des explications fournies par sa guide, notamment lorsque cette dernière lui raconta que Paul Delvaux prenait le train lors de toutes les vacances scolaires et voyait alors les locomotives comme de gros animaux sauvages.

« J’avais évidemment une certaine appréhension car il s’agit de la Reine. Elle dégage vraiment quelque chose, sans parler du décorum qui l’accompagne », sourit Camille Brasseur, ravie de cette visite royale. « C’était chouette de constater qu’elle portait un intérêt réel à cette exposition et à cet artiste. »

Un artiste qui, forcément, passionne la Directrice de la Fondation Paul Delvaux. « Chez Paul Devaux, j’admire autant l’œuvre que la personne », confie Camille. « Delvaux avait une personnalité attachante, c’était quelqu’un d’appréciable humainement. Son œuvre est très puissante, très riche. Il a donné sa vie à la création et je suis admirative de cela. » Et d’ajouter : « Même s’il fut discret et solitaire, Paul Delvaux assuma qui il était, sortant du milieu bourgeois duquel il provenait. C’était un homme aligné qui avait une insatiable énergie pour créer et exister. »

Une exposition à découvrir sans plus tarder et jusqu’au 16 mars au Musée de la Boverie à Liège.

Plus d’infos : Accueil – EXPO Paul Delvaux , La Boverie — Liège

Thiebaut Colot

Crédits photos : Sonia Pecharroman Sorce

Adret & Ubac