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Du 5 au 9 juin se tiendront des Épicuriales particulièrement étoilées. La dix-neuvième édition de ce Liège Foodie Fest pourrait bien être la plus remarquable.
C’est sur les hauteurs de Liège que nous avions rendez-vous ce lundi 12 mai sur le coup de midi pour le lancement de la dix-neuvième édition des Épicuriales, le savoureux rassemblement gastro-festif liégeois qui réunira tous les gourmands épicuriens du 5 au 9 juin dans le magnifique Parc de la Boverie. Depuis plusieurs mois, Olivier Massart a réouvert Ô de vie, sa belle table à Juprelle. « Ici, nous proposons une gastronomie contemporaine orientée vers les produits locaux », rappelle celui qui fut Président des Jeunes Restaurateurs d’Europe. « C’est une cuisine que je considère de haut niveau et moderne. » Des explications presque superflues lorsque nous pûmes découvrir les assiettes de ce chef qui a pas mal bourlingué durant sa carrière. Amuse-bouche pétillants avec une pointe d’acidité, saumon à la flamme aux accents asiatiques, volaille rehaussée par un inspiré travail d’orfèvre sur le champignon et fraises belges ; une explosion de saveurs sublimées par une technique impeccable, un sens aigu du détail et de gouleyants nectars des Côtes du Rhône, nouveau partenaire des Épicuriales. Un déjeuner qui suffisait à confirmer qu’Olivier Massart reste l’un des plus grands talents de la gastronomie liégeoise. « Je suis ravi de revenir aux Épicuriales et de montrer que même après un an de fermeture, nous sommes toujours bien là. »
Des Épicuriales qui s’annoncent de très haute volée après avoir opéré un petit lifting au niveau marketing, désormais sous-titrées Liège Foodie Fest : un véritable festival de la gastronomie qui existe depuis 2004. « Le plus difficile, c’est de durer », confiait Marc Lavoine à propos de ses 35 ans de carrière. Une affirmation maintes fois vérifiées et dans de multiples domaines… Si les Épicuriales en sont désormais à leur dix-neuvième édition, c’est sans doute grâce à l’enthousiasme de Pierre Luthers, Robert Olbrechts, son fils Antoine et du comité organisateur de faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux, de cultiver une convivialité typiquement liégeoise qui donne envie aux restaurateurs et au public de revenir chaque année, même lorsque la pluie s’en mêle. C’est sans nul doute aussi grâce à la volonté des organisateurs d’être dans une recherche permanente d’équilibre et d’améliorer sans cesse une formule qui séduit bien au-delà des frontières de notre Principauté.
« Nous sommes fiers de présenter cette édition remarquable et je prends le pari que si le soleil est de la partie, elle sera la plus réussie de toutes », s’avance Pierre Luthers, ravi d’avoir réussi à parfaitement balancer cet évènement culinaire complètement atypique. Preuve de l’attrait des Épicuriales, de nombreux anciens reviendront encore y participer… Mais quelques nouveaux venus mettent déjà en appétit, comme le chef étoilé Benoît Neusy et le Groupe Gueuleton. « Après avoir conquis la France et s’être installé à Bruxelles, la venue de ce groupe aux Épicuriales témoigne de son intérêt pour notre région », souligne le fondateur d’Enjeu.
« La gastronomie est l’art d’utiliser la nourriture pour créer le bonheur. » (Théodore Zeldin)
Dès le 5 juin, c’est une pluie d’étoiles qui s’abattra sur la Cité ardente avec quatre chefs invités d’honneur : Benoît Neusy de l’Impératif d’Eole à Quévy, Julien et Nicolas Durand du Chantoiseau à Montmartre et Alexis Voisenet de la Maison Avoise à Issy-les-Moulineaux. « Je me sens bien à Liège », sourit celui qui a reçu un macaron du prestigieux livre rouge seulement six mois après avoir ouvert son propre établissement dans l’ancien fort d’Issy-les-Moulineaux. « Nous n’envisagions pas forcément d’être décorés si vite mais cela nous donne une grande force et nous souscrivons à des critères de qualité pour décrocher d’autres distinctions. » Après avoir parfait ses compétences auprès de Yannick Alléno, Jean-François Piège et Christophe Raoux, Alexis Voisenet a su se rendre indispensable aux côtés de Guy Savoy. « Je prône une cuisine où le produit est au centre de l’assiette, avec un approvisionnement sourcé », confie cette… étoile montante de la gastronomie tricolore.
Une vingtaine d’exposants, une tente des chefs déplacée au bord de l’eau pour y accueillir des repas de quatre ou cinq services concoctés par deux ou trois chefs renommés, la viande wallonne mise à l’honneur, une synergie culturelle avec La Boverie, un bracelet électronique pour les paiements, un parking à vélo, un accord avec le parking de la Médiacité pour un tarif journalier à 7 euros, Moment by Saga qui proposera son concept Urban Jungle pour toucher les plus jeunes, un parc classé comme théâtre de ces cinq jours dédié au bien manger : la station de tram au pied de la Belle Liégeoise, passerelle permettant d’enjamber la Meuse pour rejoindre l’événement, semble porter, à juste titre, le nom de Petit Paradis.
Surtout, ces Epicuriales 2025 dévoilent une nouveauté qui fait saliver : le Plaza ! Un chapiteau de 700m² destiné à promouvoir au sein des Epi’ la haute gastronomie du Pays de Liège et mettre ses meilleurs chefs en valeur. Ceux-ci proposeront un seul plat ‘signature’ au prix identique de 15 euros. Un véritable food court de très haut niveau qui va encore davantage dynamiser ce grand raout gastro-gourmand. « Nous avons soigneusement choisi les chefs, classés au Gault & Millau, pour leur qualité avec l’envie d’installer une animation forte à l’une des extrémités des Épicuriales », explique Pierre Luthers. « Ce nouveau Plaza n’est pas là pour concurrencer les tentes des autres restaurateurs mais pour relever le niveau d’ensemble et attirer du monde. » Et foule, il risque d’y avoir tant ce Plaza regorgera de magiciens des fourneaux tels, notamment, le très prometteur Mathieu Vandevelde, chef du Roannay à Stavelot, le jeune et talentueux Yikai Qiu de Kaillou, le génial Maxence Louis de Baci ou encore Gianni Caruso, véritable porte-drapeau de la gastronomie italienne.
Un programme dense, complet, joyeusement gourmand mais aussi pointu, qui devrait à coup sûr ravir et émerveiller toutes celles et ceux qui rejoindront ces Épicuriales pour goûter, le temps de quelques heures ou d’une journée entière, au bonheur.
Thiebaut Colot
Plus d’infos : Les Epicuriales de Liège (Parc de la Boverie)
Crédits photos : DR