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« Je ne réalise pas encore avoir participé à ce bout d’histoire du basket belge »

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Pour la quatrième fois en autant d’années, Olivier Troisfontaines a décroché le titre de champion de Belgique de basketball. De quoi inscrire encore davantage son nom en lettres d’or dans le grand livre du basket belge. Entretien avec un homme bien dans ses… baskets.

En Belgique comme tant d’autres pays, le football se taille médiatiquement la part du lion. Le foot est le sport-roi et est traité comme tel mais dans de nombreuses disciplines, les Liégeois brillent. C’est pour cela que #Liégeois a développé Liège & Basketball et ne manque jamais l’occasion, sur Liégeois Magazine, de saluer les prouesses des athlètes locaux en hockey sur glace, en duathlon, en golf, en tennis, en cyclisme, en squash, en voile ou encore dans le sport automobile. Parmi les sportifs liégeois particulièrement méritant, il y a indubitablement Olivier Troisfontaines. Formé à Tilff, il a effectué ses débuts chez les pros à Liège Basket avant de briller à Alost – où il a remporté le prix du Joueur belge de l’année. Après une escapade outre-Quiévrain à Cholet, « Oli 3F » est revenu dans nos contrées où, depuis quatre ans, il truste les titres avec Ostende. Attaquant racé et élégant, capable de scorer de loin comme près du cercle sans négliger les tâches défensives et le collectif, l’ancien Porai est un des meilleurs Belges en activité. Un passionné qui ravit les puristes.

Oli, quel bilan peux-tu faire de cette saison ?

Le bilan de la saison est plutôt positif. Avec la jeune équipe que nous avions, nous avons réussi à participer à toutes les finales. Mais c’est vrai que nous avons perdu 50% d’entre-elles. Je garde un petit goût un peu amer d’avoir fini comme ça en BNXT League – même si Leiden avait une belle équipe cette année – alors que j’estime que nous avions toutes les cartes en main.

Que représente pour vous ce nouveau titre de champion de Belgique, le douzième consécutif pour Ostende ?

C’est vraiment incroyable ! C’est mon quatrième titre – en comptant celui du Covid – et cela représente, pour moi, un tiers de ceux remportés sous l’ère Dario Gjergja et Djordjevic. J’ai tout de même participé à cette « legacy » créée à Ostende. Je n’arrive pas encore à réellement réaliser, je crois que ce sera à ma retraite que je me rendrai véritablement compte que j’ai participé à ce bout d’histoire du basket belge. C’est toujours très agréable de gagner des titres comme ça.

Alors que vous sembliez favoris, vous vous êtes inclinés en finale de la BNXT League contre Leiden, le rival hollandais. Est-ce une déception ou bien l’objectif principal était-il déjà rempli ?

C’est sûr que nous aurions voulu gagner la BNXT, d’autant plus que ceux qui étaient là la saison dernière avaient à cœur de la gagner après l’élimination lors des demi-finales. Mais ce fut difficile avec des blessés et des joueurs plus trop là mentalement. Nous avons quand même montré du caractère et su rebondir. Cette finale s’est jouée sur des détails et ceux-ci n’ont pas joué en notre faveur. Mais nous restons contents de notre saison.

Comment expliques-tu que malgré les années qui passent et votre effectif qui se modifie légèrement, vous parveniez chaque saison à demeurer aussi compétitifs ?

Les changements d’effectif sont assez limités, le corps de l’équipe – comme on l’appelle – demeure identique et ceux qui arrivent n’ont qu’à « suivre » et s’adapter assez rapidement. C’est la grosse différence avec d’autres équipes : cette continuité qui fait notre force. Cependant, nous verrons pour la prochaine saison car, pour une fois, il y a pas mal d’interrogations, dont moi qui suis en fin de contrat.

Djordjevic aka « Le Général » a pris sa retraite avec une douzième bague. Qu’as-tu retiré de ces quatre années passées à ses côtés ?

C’est un incroyable professionnel et j’ai pu retirer beaucoup au niveau de la préparation et de la récupération. Il n’y a pas de secret : quand tu vois comment il travaille avant et après les entrainements, tu comprends pourquoi il a joué aussi longtemps à un si haut niveau. C’est un véritable modèle de professionnalisme qui m’a permis de changer un peu ma manière de me préparer et de travailler pour atteindre, peut-être, les quarante ans sur les parquets.

La saison prochaine marquera le retour à Ostende de Sam Van Rossom, l’un des meilleurs meneurs belges de l’histoire. Que peut-il vous apporter ?

C’est un peu l’enfant du pays, c’est la bonne transition après Djordjevic de pouvoir le signer. La seule question sera de savoir s’il aura récupéré de sa blessure mais il est de toute façon au-dessus du lot en Belgique. Il va pouvoir apporter tout l’expérience acquise à Valence.

Quelles sont tes envies pour la prochaine saison et pour la suite de ta carrière ?

Pour la prochaine saison, je vais d’abord devoir connaître où je vais jouer. Que cela soit à Ostende ou ailleurs, j’ai envie d’un projet ambitieux. Cela sera peut-être mon dernier long contrat que je signerai avant de faire année par année. J’ai envie de signer quelque part où l’ambition est présente, où on joue pour des titres. Si Ostende veut me garder, ce sera avec plaisir que je resterais là-bas. Je pense pouvoir encore apporter beaucoup à une équipe et avoir encore deux ou trois belles années au top niveau. Après, je pense qu’on verra année après année comment mon corps supporte la charge de travail. J’ai vu des Loubry, Djordjevic, Mukubu, qui faisaient ainsi, alors pourquoi pas même si chaque individu est différent. Mais pour le moment, je me sens bien.

Thiebaut Colot

Crédit photo : FIBA

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